mardi 25 mars 2014

Le Vélo & le Vent.

Michaël me suggère donc le vélo à voile. Mais si je me réfère à René Fallet (Je l'ai déjà fait à d'autres propos...), j'ai envie, de prime abord, de réfuter le principe.

En effet, dans ce délicieux ouvrage, l'écrivain bourbonnais écrit ceci :
"Tel le veau d'or, le vent est toujours debout. Le fameux « vent dans le dos » n'est qu'un mythe, un atmosphérique monstre du Loch Ness.
J'ai questionné sur ce sujet poignant des milliers de cyclistes. Ces gens de bonne foi m'ont juré sur le Christ, la tête de leur vieille mère infirme ou celle de leur poupard préféré, sur la vertu de leur épouse ou leur cuvette de pédalier n'avoir jamais, de leur vie, rencontré quelque vent favorable à l'exercice du cyclisme. Rien. Pas une brise, pas un souffle. Tous les vents y sont passés. On en a vu de travers, comme le célèbre pet du même nom, à la rigueur de trois quarts ou de sept dixièmes. Nul n'en vit le moindre surgir de l'arrière.
Cette obstination éolienne pouvait troubler les cerveaux les mieux faits, le mien n'échappa donc pas à la règle.
Je voulus en avoir, une fois, le cœur net.
Je me mis en selle, reçus incontinent des rafales, des éclats de bourrasque, des tourbillons de mistral en pleine figure.

J'avais mon plan. Je laissai tout d'abord le vent s'épuiser. Ber­nique. Il ne s'épuisa pas pour si peu. Il redoubla. Tripla. Qua­drupla, etc.
Alors, « malin comme un singe, rusé comme un renard » comme le soutenait en parlant de lui-même l'idiot de mon vil­lage, que fis-je ? Ce qu'eut fait Einstein à ma place, et rien d'autre. Je virai de bord sans crier gare, sans prévenir de l'astu­cieuse manœuvre qui que ce soit. En une seconde, j'avais tourné le dos au vent, au vent qui serait bien contraint, sous peine de friser le ridicule, de me pousser dans le dos, le bougre !...
Le vent, hélas, se contrefiche de l'opinion publique. J'avais tourné ? Qu'à cela ne tienne ! Il tourna à son tour. Je me retour­nai derechef, il se ravisa de plus belle au mépris de toute logique, bafouant sans aucune vergogne toutes les connais­sances humaines.
« Que nous chante ce monsieur, pépieront les sceptiques, jamais nous n'avons vu cela, le vent réversible et atteint de malignité ! »
Le sceptique pédestre n'a pas tous les torts. De fait, le vent ignore le piéton, animal doué de semelles, subalterne des bas-côtés. Il n'a cure de cette variété de limaçon.
Mais que ce piéton monte sur un vélo ! Il nous donnera alors d'aigres nouvelles de la bise, j'en réponds et, avec moi, mes frères de la route. Nous l'entendons pester d'ici, puis gémir qu'il n'y comprend rien. Et pour cause, puisqu'il n'y a rien à comprendre, pas davantage dans les sautes de vent que dans le mouvement des marées - la lune, mes fesses ! - ou l'humeur des dames - et mon œil, c'est du poulet ?"
Dessin de Blachon dans "Le vélo" de René Fallet
Tout ceci est bien évidemment d'une mauvaise foi flagrante, bien que talentueuse et j'ai creusé un peu le sujet, le vélo à voile, je le rappelle, et j'ai trouvé ceci :
http://ventduvoyage.free.fr/les%20photos/velo%20a%20voile%20christian%20nau.jpg
Le fameux vélo à voile dont parle Michaël sur son dernier commentaire existe ! Christian Nau, champion de char à voile, l'a expérimenté au cours de différentes expéditions :
Vélo à Voile (expéditions) :
1996 Traversée du fleuve Ob gelé en Sibérie arctique, près de Salekhard.
1996 Traversée partielle du désert du Takla-Makan en Chine, d’Urumchi à Turfan.
1998 Traversée des îles Falkland (Malouines) par 52° de Latitude Sud.
2001 Traversée du Pérou et de la Bolivie, de Puno à La Paz, le long du lac Titicaca.
2003 Traversée du Chili et de la Bolivie, dont le Salar d’Uyuni (présenté à Dijon). 

Donc, cela ne date pas d'hier, et on ne m'avait rien dit !!!!!!!

MIEUX ENCORE... En ce moment se déroule L'ASIATREK (Est-ce qu'on en a parlé à la télé ?) !
Qu'est-ce que c'est que cette bête là ?
C'est ce truc à découvrir ABSOLUMENT : un gars, Laurent HOUSSIN, qui est en train de voyager du Mont Saint Michel au Mont Fuji ! Oui, au Japon, plus de 20000 kilomètres. Il est actuellement en Turquie. Il a un blog ( ASIATREK ) et une chaine TV sur Youtube : des vidéos savoureuses Le vélo et le voyage comme je l'aime !

Voici la première de la série, ça donne envie de continuer à suivre le voyage.
René Fallet n'aurait peut-être pas apprécié l'engin, mais il aurait certainement aimé le personnage.

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