mardi 10 juillet 2018

Mon 200 du mois de jullet : découvrir la V52

Je roule, je continue de rouler bien sûr. Il faudra d'ailleurs que je vienne conter ici ma randonnée du mois de juin vers le Mont Ventoux. 
Mais aujourd'hui, je voudrais parler de ce 200 du mois de juillet qui m'a permis de réaliser mon Dodécaudax n° 11 et de découvrir la véloroute V52 qui, à terme, reliera Paris à Strasbourg et, pour les voyageurs au long cours, à Prague. 
Encore en l'état de projet en bien des endroits, le conseil départemental de la Marne a inauguré en 2015 un  tronçon reliant Condé en Brie à Dormans le long de la Marne : soit 45 kilomètres de... bonheur.
C'est sous un ciel gris que je suis parti vers la Champagne ce matin.
 Après être passé par la forêt de la Traconne et avoir traversé Sézanne, j'ai pris la direction de la plaine de Champagne, à laquelle j'ai accédé par la longue descente après le joli village d'Allemant. Dans cette triste plaine, j'ai dû affronter un vent défavorable.
C'est la pleine saison des moissons et la poussière, ainsi que la circulation des tracteurs et des camions, peuvent déranger le cycliste intrépide. 

Même pas grave car bientôt je devrais trouver un terrain plus clément.
Pas le mont Aimé, que je n'ai aucune envie d'escalader aujourd'hui... Je préfère filer vers Vertus où je n'aurai pas le loisir de déguster une coupe rafraîchissante.
Je prends quand même le temps d'admirer les villages fleuris, une des spécialités du département de la Marne.
Enfin, après plus de 100 kilomètres, me voici au bord de la Marne, cela pourrait me rappeler une poésie de Desnos...
Sur les bords de la Marne,
Un crapaud il y a,
Qui pleure à chaudes larmes
Sous un acacia.
- Dis-moi pourquoi tu pleures
Mon joli crapaud ?
- C’est que j’ai le malheur
De n’être pas beau...
Pas de crapaud aujourd'hui, seulement une belle rivière.
Et une belle Véloroute, qui débute ici, près de Condé sur Marne.
Les aménagements sont fonctionnels, aussi je décide de prendre ma pause casse-croûte sur les bords du canal latéral à la Marne au long duquel est tracé cette Véloroute.
C'est vraiment le début de la voie verte car en direction de Chalon en Champagne, le chemin de halage est encore "brut de décoffrage".
Et voici l'engin que j'ai choisi pour cette randonnée : mon vélo JPLP équipé de la sacoche du vélo Bianchi de Laurence (Vélo volé à Mazamet en 2014).
Et me voilà parti pour 45 kilomètres en suivant le cours de la Marne. Contrairement à Jean-Paul Kaufmann, je vais descendre la Marne et non la remonter.
Le chemin de halage a été entièrement bitumé, ce qui permet aux vélos de route (et aux rollers, skates et trotinettes...) de le suivre aisément, ce n'est le moindre de ses avantages. Les intersections sont réduites au minimum : on ne croise quasiment aucune route et l'on passe sous les ponts.
Le vert est de mise durant toute la balade.
Au sol, un oeil averti peut repérer le "bornage" de l'itinéraire : je viens de parcourir 4 kilomètres sur la V52.
Les anciennes bornes sont toujours en place, souvent en mauvais état.
Pourtant la navigation est toujours  active sur la Marne...
..ainsi d'ailleurs que sur le canal latéral à la Marne au long duquel est tracé la première partie de cette Véloroute.
A la sortie de Tours sur Marne, il faut traverser une usine, seul endroit sensible de l'itinéraire.
Même si pour ma part, je n'ai pas posé pied à terre, j'avoue avoir hésité un instant à m'engager sur ce site, croyant m'être trompé : mais non ! Le gardien de l'usine m'a confirmé que j'étais bien sur l'itinéraire.
Un des points négatifs est ces arceaux qui obligent le cycliste à mettre pied à terre, en particulier à l'approche de certaines écluses. Ceci n'est toutefois pas trop contraignant car il y en a moins de 10 sur les 45 kilomètres de la Véloroute.
Il y a aussi quelques passages sous les ponts un peu étroits, voire quelque peu labyrinthiques... Mais quel bonheur de rouler sans voiture !
En ce début d'été, un autre imprévu est venu perturber ma progression : les merises qui jonchent la piste à certains endroits se collent au pneu et peuvent se coincer entre la fourche et le pneu !
Après être passé à proximité d'Epernay, en vue d'Hautvillers, j'ai raté un fléchage et me suis trouvé dans une impasse.
Heureusement, j'ai réussi à emprunter, avec mon vélo, la passerelle de l'écluse.
Je vais quitter le canal pour suivre le cours de la Marne.
C'est la fin (ou le début ?) du canal latéral de la Marne.
Des cygnes, pas des crapauds, sur la Marne...
Pendant de longs kilomètres, je vais suivre un jeune cycliste qui roule fort. Le vent est défavorable mais nous avançons bien. Hélas après le passage d'un arceau, il chutera, sans gravité heureusement.
Bien sûr, je ne manque pas de remarquer la statue pape de Chatillon sur Marne (Comment s'appelle-t-il déjà ?) même si je passe à bonne distance, la V52 suivant la Marne de près.
C'est ainsi que j'apprends qu'il y a un "stade" de ski nautique près de Dormans...
Le chargement d'une cargaison de grains sur une péniche me surprend moins.
Me voici arrivé à Dormans...
Je vais traverser ce pont pour ensuite quitter la vallée de la Marne.
Et c'est un bien bel itinéraire qui permet d'éviter la circulation automobile intense de la vallée de la Marne et d'éviter également quelques petites bosses pas forcément aisées.
Cette véloroute devrait continuer dans le département de l'Aisne, de Trélou à Crouttes en passant par Château Thierry et ensuite, j'espère, en Seine et Marne.
Quittant la vallée, je retrouve les routes calmes auxquelles je suis habitué. Le vent me pousse maintenant et j'ai plus de 150 kilomètres au compteur.
Je bascule ensuite vers la vallée du Surmelin.
Dans la longue et belle descente, je fais une pause dans le joli village de Saint Agnan ( je crois en avoir parlé sur ce blog car c'est une issue vers la fameuse bosse de Coqs !)
Sur ces coteaux eurent également lieu des combats rageurs durant la deuxième bataille de la Marne en 1918.
La liste est longue de tous ces jeunes hommes emportés dans la force de l'âge voici tout juste un siècle... Américains... Français... Allemands...
SOUVENONS-NOUS...
Le retour est connu qui me mène de Condé en Brie à Marchais en Brie puis dans la vallée du Petit Morin. Vent dans le dos, c'est une partie de plaisir.
C'est l'occasion de faire un peu de botanique.

Et pour finir cette belle randonnée, je rends visite à mes deux chênes de Coucermont.
Ils ne changent pas ces chers arbres.