mardi 29 juin 2010

Notre Bordeaux Paris 2010 (1)

Départ de Seine et Marne le vendredi vers 17h00 après le boulot, notre inspectrice de l'éducation nationale (Il faut prononcer "I.E.N" et non pas "HYENE"...) ayant jugé notre demande d'absence pour le vendredi après-midi "non recevable". C'est vrai que ces fainéants instit' ont déjà trop de vacances...
Donc départ à 17h00 et arrivée dans la banlieue de Bordeaux vers 23h30. Coucher vers minuit, le réveil sonne à 4 heures du matin. Après un petit déjeuner avalé rapidement dans la chambre, nous gagnons le départ à Tresses.
Pas facile à trouver ce départ... pas de fléchage pour les voitures... peu de monde... Heureusement un groupe de cyclistes arrive et nous le suivons jusqu'à la salle des fêtes où nous allons chercher les plaques de cadre et le tee-shirt cadeau après ...
...avoir préparé les machines. Et puis nous attendons sagement le départ à 6h00 quand une personne nous apprend qu'il n'y aura pas de départ groupé mais que celui-ci est échelonné. C'est pour cela que nous avons pu nous garer si près du départ et qu'il nous semble que nous ne sommes pas nombreux : la plupart des participants sont déjà partis !
Après le contrôle de nos machines, nous prenons enfin la route non sans avoir été obligé de changer la lampe de Pascal qui ne fonctionne plus... Heureusement que je suis prévoyant et que j'ai dans la sacoche une lampe de rechange !

On remarquera  que j'ai hérité du dossard 75, ce qui est plutôt classe pour un licencié de l'Audax Club Parisien...
Le départ est bien plus calme qu'en 2004 quand je m'étais retrouvé dans un important peloton. Ici, c'est un départ de randonnée classique : j'avoue que je suis un peu déçu. Même si je me rends très vite compte que j'ai les grosses cuisses et que j'ai du mal à suivre les rares groupes qui nous doublent. Heureusement, cela va s'améliorer.
Et j'ai même le temps de photographier la Dordogne à Libourne... Nous allons en passer des rivières ! Mais je ne prendrai pas beaucoup de photos car mon appareil est toujours capricieux. J'en ai pris un deuxième  d'une utilisation moins facile, surtout quand je prends des photos au vol !

Ce temps à autre, nous arrivons à "accrocher" un bon groupe comme ici. La route est plate, la matinée est agréable, la chaleur n'est pas encore de la partie...
Je traverse même des villages de connaissance : c'est ici qu'en 1985, lors de notre première randonnée à tandem qu'un de nos pneus avait éclaté au coeur du village. cela devait être notre douzième crevaison en 24 h 00 ! Ce fut aussi la dernière, je changeai les fonds de jantes à Montmoreau et plus jamais notre tandem ne creva jusqu'au terme de notre rando en Bretagne !

Et doucement mais sûrement, nous continuons à progresser sur des routes au relief plat... Cela ne va pas durer...

A 11h15, nous arrivons au premier contrôle à Marthon. Nous avons parcouru 133km et nous apprécions de pouvoir nous restaurer : au menu, crudités, pâtes (bien sûr !) et escalope de dinde, yaourt et salade de fruit. Tout ceci dans une ambiance... familiale et bon enfant.

lundi 28 juin 2010

Bordeaux Paris 2010 : c'est fini !


Partis de Bordeaux samedi 26 juin à 5h50, nous sommes arrivés à Paris dimanche 27 à 14h25.
Plus de détails dans les jours qui viennent... je vais me coucher ! 

jeudi 24 juin 2010

1965 : Le jour le plus long d'Anquetil !



Le 29 mai, en Avignon, sur le coup de 17H00, Anquetil remporte le Dauphiné libéré devant... Poulidor. Il a gagné 2 étapes en ligne et l'étape contre la montre. A 18H15, par la route, il gagne l'aérodrome de Nîmes. Une heure et demie plus tard, il atterrit à Bordeaux Mérignac.
A 2h30, dans la nuit fraîche et humide, il part pour la longue randonnée de 557km !

24 heures et 10 minutes après avoir terminé en vainqueur le Critérium du Dauphiné, il pénètre le premier sur la piste du Parc des Princes. Il a aussi gagné Bordeaux Paris !

Le texte et les photos sont extraits de la revue "MIROIR DU CYCLISME" de l'an 1965.

mercredi 23 juin 2010

Monsieur Bordeaux Paris !

Tour de France 1968 : Un Belge en jaune à la veille de l'arrivée à Paris !
Herman Van Springel, vainqueur de deux étapes, à Forest en Belgique et Seo de Urgel en Espagne, a en effet repris le maillot jaune à Sallanches après l'avoir déjà porté au début de ce Tour.

Hélas pour lui, le dernier jour, entre Melun et Paris, sur un parcours contre la montre de 55 km, il cèda son beau maillot à Jan Janssen, premier vainqueur hollandais du Tour... Herman ne restera pas dans les mémoires comme le premier vainqueur belge du Tour de l'après-guerre.
Ensuite le Cannibale Eddy Merckx est arrivé et plus question pour Van Springel d'espérer gagner le Tour de France.
Alors il s'est rabattu sur Bordeaux Paris ( et d'autres courses ) qu'il remporta à 7 reprises ! ( Peut-être l'eut-il gagné plus souvent si le Derby de la route n'avait pas été annulé en 1971 et 1972 ).
Après bernard Gauthier qui vainquit à 4 reprises dans les années 1950, Herman Van Springel est devenu MONSIEUR BORDEAUX PARIS ! 
1970
Après une deuxième place en 1967, Herman Van Springel gagna en 1970, parcourant les 620 km séparant Bordeaux de Paris en 16h 19mn et 22s, avec plus de 5 minutes d'avance sur Lucien Aimar, vainqueur du Tour de France en 1966.

1974
Van Springel était le plus fort réalisant une moyenne supérieure à 40km/h, le 2ème Régis Delépine terminant à plus de 15 minutes. Mais pendant 32km, le Belge fut entraîné sur un mauvais parcours en région parisienne (Erreur dûe aux officiels qui encadraient la course : Ah, la, la ! les mauvais fléchages!). Réclamation fut posée et Van Springel fut déclassé ! Puis quelques jours plus tard, Van Springel et Delépine furent déclarés premiers ex-aequo...

1975
J'ai eu du mal à trouver une photo de cette édition de B-P qui se déroula le 1er juin et voici le petit article qui l'accompagne dans le n° 204 du Miroir du Cyclisme.
BORDEAUX-PARIS: ils n'étaient que 10
Dix coureurs seulement pour la Doyenne délaissée par les meilleurs malgré les promesses du début de saison. C'est sans problème que le belge Herman Van Springel a renouvelé sa victoire de l'an dernier. La dernière peut-être : Bordeaux-Paris aura-t-il lieu en 1976 ?
En 1976, Van Springel termina 2ème derrière Godefroot, encore un Belge...

1977
"Après avoir été "la course qui tue" Bordeaux paris est devenue la course qui meurt." Ainsi commence le compte-rendu du N° 233 de juin 1977 du Miroir du Cyclisme.
Les motos "Kawasaki" ont remplacé les vieux Dernys et Burdins mais cela n'attire malgré tout pas plus de coureurs (Ils ne seront que 9 à l'arrivée !).
Pourtant le duel Godefroot- Van Springel a encore lieu, il tourna à l'avantage d'Herman qui devança son concurrent de 3mn 25 s.
Dans le Livre d'OR de l'année 1977, René Fallet qui a suivi la course, livre ses impressions, sur le Derby de la route et sur le "doping".

LE BORDEAUX - PARIS NOUVEAU EST ARRIVE
II y a des véhicules, des femmes et même des vélos d'occasion. Je suis un suiveur d'occasion. Par la vertu de quelques amitiés cyclistes nouées lors de cérémonies apéritives où se dé¬cernent des trophées ou se présentent les équipes de la saison, je suis invité, ou m'invite à suivre, selon mon emploi du temps et mes goûts, quelques courses. Bref, je pense donc que je suis, comme disait Pascal qui eût mieux fait d'inventer le vélo que la brouette, ce qui eût singuliè¬rement allongé la liste des pal¬marès.
Les grands D'HIER
En mai, donc, j'ai fait ce qu'il m'a plu. J'ai suivi Bordeaux-Paris de bout en bout. Je ne voulais pas manquer cette épreuve d'ex¬ception, ce chef d'oeuvre au¬jourd'hui en péril. Car, aussi aberrant que cela paraisse, cette course fantastique, extraordi¬naire dans tous les sens du mot, y compris le propre, est menacé de disparition tout comme les balei¬nes. Savoir si elle aura seulement lieu l'an prochain , faute de com¬battants ? Car c'est là que le bât blesse tous les amateurs de vélo : Bordeaux-Parts est de¬venu trop grand pour les soi-disants « grands » coureurs. A l'in¬verse des grands d'hier, les Simpson, Bobet, Kubler, Anquetil, etc, etc. ceux d'aujourd'hui fuient comme la peste ce monu¬ment et le condamnent peut-être à mort, ce qui est le plus grave et totalement à leur déshonneur Un jour — et pourquoi pas ? — ils trouveront Paris-Roubaix ou le Tour trop fatigants et ne courront plus que des critériums. Devant des banquettes vides, j'espère. Et ce sera la fin de ce sport de légende. Jamais on n'a assisté à pareille tentative de meurtre de la poule aux œufs d'or. Je ne sais ni ne vois comment les organisa¬teurs peuvent contraindre les as¬sociés, directeurs sportifs et coureurs à participer au plus haut échelon à Bordeaux-Paris — peut-être en leur interdisant le départ d'épreuves plus « publi¬citaires »? — mais si aucune solution n'est trouvée pour sau¬ver cette course je ne donne pas cher de la peau du cyclisme. Sa disparition sera suivie par beau¬coup d'autres. Je vous le prédis. Car s'il y a désaffection de la part de nos petits « grands » il n'y en a pas du tout de la part du public, et c'est le principal, en fin de compte. J'ai vu des spectateurs sur le bord de la route, à deux, trois, quatre heures du matin. Ils ne voyaient pas Merckx ? Tant pis pour Merckx. Ils applaudis¬saient tous ceux qui se battaient pour que vivent le Derby el la Gloire de la route. Les douze vrais coursiers qui, dans la nuit et le brouillard, ont rallié Poitiers à trente sept de moyenne et en ont ensuite bavé jusqu'à la Cipale dans la roue des Kawasaki et dans celle, à la fois mythique et présente, des frères Pélissier. Il n'y a pas de « course d'un autre âge », il n'y a que de sottes gens.
Faudra-t-il aussi escamoter les Alpes et raboter les Pyrénées, obstacles pareillement d'un « autre âge »? Je vous salue, Hézard, Danguillaume, Tabak, etc, et vous remercie au nom du vélo d'avoir« participé ». Quant à moi, je reviendrai sur Bordeaux-Paris. « S'il a lieu », me glisse une voix plus sinistre que le miaulement du boyau qui se dé¬gonfle et, en l'occurence, il n'est pas le seul
Le « STIMUL » en question
II va de soi que dans les voitures, les suiveurs ont parlé doping. Aujourd'hui, tout le monde a sa petite idée là dessus. Avant, ce n'était que l'affaire des intéres¬sés, ce qui n'a pas empêché, que je sache, le vélo de vivre ses plus belles heures, avec ou sans po¬tions magiques. A présent, on vit dans le sensationnel jusqu'au pédalier, Thévenet gagne-t-il une course ? Il n'a droit qu'à cinq li¬gnes en bas de page dans cer¬tains journaux. Thévenet est-il « positif » ? Pour le coup, il monte en grade et les mêmes gazettes à scandale lui consa¬crent tout de go trois colonnes à la une ! C'est là qu'est le véritable scandale, à mon avis. J'ai écrit un roman qui a pour titre « Y a-t-il un docteur dans la salle ? » Je me dis qu'actuellement il y a un peu trop de docteurs sur la route.
Ce que je vais déclarer va faire bondir quelques bons apôtres. Cette opinion ne m’est d’ailleurs pas du tout personnelle, c'est pourquoi je la publie. Elle est partagée par des suiveurs infini¬ment moins occasionnels que moi-même. Nous sommes quel¬ques uns à penser que les am¬phétamines, par exemple, étaient un moindre mal. La fréquenta¬tion, la vue d'anciens champions ne fait que nous confirmer dans notre sentiment. Il y a eu des cas tragiques, nous le savons, mais ils étaient d'exception. Les substances « à la mode » sont à la fois plus sophistiquées, pour échapper aux contrôles, et plus nocives. Les corticoïdes ont rayé plus de gars du peloton que ce qu'on s'envoyait avant les inter¬dits. Je n'ai pas à vous citer de noms. Pensez aux cracks qui ont subitement disparu de la scène et vous aurez trouvé. Qu'on nous entende bien : nous ne récla¬mons pas le retour à toute liberté, à toute licence. Il nous parait sim¬plement que les travaux forcés sont peut-être préférables à la peine de mort. En fait, on aimerait de plus en plus que l'on fiche un peu la paix au sport en général et au cyclisme en particulier Bref, que l'on s'intéresse davantage aux amours de Sheila ou de Claude François qu'au « pipi » de Maertens. II commence à y avoir du bras d'honneur dans l'air. Tout ce qui précède n'engageant que son auteur, j'ai voulu pous¬ser un peu plus loin la raisonne¬ment, pour rire un brin. De pas¬sage en Belgique chez mon ami Roro, belge bon teint et péda-leur-de-loisir comme moi , je lui ai dit :- On va faire une petite sortie. Et tu ne sais pas ce qu'on va faire ? On va prendre du Stimul pour voir ce que ça donne ! Nous nous sommes donc pro¬curé — sans trop de peine -l'objet de toutes les chroniques de ces derniers temps et crac, nous avons « salé la soupe » et « mis le chauffage ». Nous avons gobé un Stimul et sommes partis pour quarante bornes. Forces nous a été de constater que nous nous étions « chargés » pour rien. La drogue diabolique ne nous a pas fait gagner un kilomè¬tre sur nos vingt de moyenne ha¬bituels Idem le lendemain.
Un « STIMUL » négatif
Peut-être fallait-il vider le tube à la régolade ? Nous ne sommes pas allés jusque l'a, mais nous étions, quoique négatifs sur la route, tout ce qu'il y a de positifs aux yeux des prétendues lois qui régissent ce qui est Aussi, ne l'oublions pas, un Métier. Nous nous en amusons encore, de notre tenta¬tive de sortir de nos gonds. On ne le refera plus. On préfère le Beaujolais.
Il parait que le docteur De Bakker. le déceleur de notre Stimul, n'aime pas les coureurs cyclistes. C'est son droit.
Moi, j'aime les coureurs et j'aime le vélo. Le vélo qui en a vu bien d'autres que des De Bakker Et qui court aussi vite qu'il l’em…. qu'il I’em… qu'il l’embrasse. Voyons !
René FALLET


1978

Malgré la présence de Zoetemelk, Herman van Springel devient le Number one, remportant son 5ème Bordeaux-Paris, dépassant Bernard Gauthier.

1980
Victime d'une chute lors de l'édition de 1979, Van Springel pris sa revanche en 1980 roulant à plus de 46 km/h de moyenne... A noter une participation "correcte" : ils étaient 20 coureurs au départ !

1981
La dernière d'Herman !
 MONSIEUR BORDEAUX PARIS !
En 1988, Bordeaux Paris devenait Open. Plus de 1000 concurrents participaient à l'épreuve. Il n'y avait plus d'entraîneurs et le Français Jean-François Rault remportait cette dernière édition avec des pros au départ, parcourant les 608km en 18h 55mn. Bordeaux Paris cessaient d'être une course pour devenir une randonnée.
Vivement samedi...

lundi 21 juin 2010

Quelques idées pour demain soir...

Cette photo vient du site "BELLACIAO", elle illustre un article de la Louve : je ne suis pas entièrement d'accord avec "l'analyse" de la grève des joueurs mais y'a du vrai là-dedans: à consulter pour entendre autre chose qu TF1 et Cie...

Le dessin est extrait de Bakchich Hebdo (Il reste encore des bons journaux dans le royaume de France...) et a été publié samedi avant la grande affaire ...
Allez les mecs ! Encore un effort, faites grève mardi:
NE JOUEZ PAS !
Pas seulement pour Anelka...
Au hasard :
Contre la réforme des retraites...
Contre les habits de mauvais goût de Roselyne Bachelot... Pour que le cannibale de Rouen ait le droit de reprendre du poumon et même du foie...
Pour que Geneviève de Fontenay devienne présidente de la Fédération Française de Foot... 
Pour que les enfants d'Afrique du Sud aient le droit d'aller remplir les gradins des stades vides de cette Coupe du monde...

dimanche 20 juin 2010

Dans une semaine, Bordeaux Paris sera fini, n-i-ni !

M. Antoine Sabio, président du TC Guyenne, club organisateur, écrivait ceci après Bordeaux-Paris 2008 :
"Bordeaux Paris  ne peut pas mourir sublime Bordeaux-Paris, immortel Bordeaux-Paris... L'Histoire, c'est vous. Le BPR, c'est ce bout de légende que vous avez entre les mains. Et Dieu que c'est difficile de détenir un pan de la magie du vélo face aux grincheux de tout poil, face aux autorités administratives, face aux accros de la bagnole qui voudraient tout le bitume pour eux, face à cette opinion publique qui a coupé la tête à la petite reine depuis quelques "affaires"... Mais p... de b..., l'Histoire oui l'Histoire c'est Mills qui boucle victorieusement en 1891 le premier Bordeaux-Paris, c'est Herman Van Springel champion du marathon de la route, et c'est vous, grâce à qui ce Derby reste VIVANT ! Alors, il faudra peut-être, sans doute, sûrement, que les participants fassent des efforts : rythme quadriennal, frais d'inscription revus un peu à la hausse, pétition auprès des autorités, code de la route respecté scrupuleusement sous peine d'élimination, clubs supplémentaires assurant la logistique... En tout cas, merci à vous (vous, c'est-à-dire une foule de bénévoles enjoués) pour cette édition 2008, pour ce bonheur hors norme généré, pour ce grand moment de vélo et les images qui défilent encore aujourd'hui quelque part sous le casque."
Sous ce mouvement d'humeur, se posent plusieurs questions dont la plus importante me semble être la place du vélo dans notre monde en plein "développement durable". A chacun sa réponse :
Que le cycliste n'ayant jamais grillé un feu rouge jette ici la première pierre !
Que l'automobiliste qui n'a jamais été énervé par un peloton de "barbares cyclistes" lui barrant le passage sonne l'halali !
Mais si le vélo est un moyen de transport, dangereux, je crois, pour le néophyte qui circule dans une grande ville sur une bicyclette pas forcément adaptée ni en bon état et je parle même pas des aménagements cyclables. Mais qui lui dit qu'il risque sa vie , au bobo qui va acheter ses carottes bio en respirant un bon air saturé de CO2...  !
Mais si le vélo est un moyen de transport, donc, c'est avant tout un objet de plaisir ! Et ce plaisir vient avant tout du défi, défi envers les autres (ça, tu peux te le permettre quand tu  as 20 ans... et que tu ne triches ni avec les autres ni avec toi-même et là, y'a du boulot, bien d'accord ! ), défi envers toi-même :
Je peux le faire ! Je l'ai fait !
Et là , c'est vrai que c'est ici que le vélo devient un "lieu de mémoire".
Normalement, dans une semaine, nous aurons terminé Bordeaux Paris comme Herman Van Springel. Y'en a qui s'en moque, d'Herman Van Springel ! Et bien pas moi...
(Dois-je avouer que pour ma part, je me fous d'Anelka et de ses petits copains du CM2 ! Mais quel symbole : la France de Nicolas Sarkozy...)

samedi 19 juin 2010

Bordeaux Paris, c'est dans une semaine !


Je vais revenir une nouvelle fois sur 1959. Etonnant, non ?
Et plus particulièrement sur la dernière grande victoire de Louison Bobet.
J'ai déjà rédigé un message à  ce propos sur mon blog l'an passé. Mais comme Bordeaux Paris est dans MON actualité cette année, j'y reviens avec de nouvelles photos -je crois- et surtout des articles de l'époque,  du "grand" Robert Chapatte qui écrivait alors dans Miroir Sprint.
Je mets la une de Miroir des sports car elle est plus belle que celle de Miroir sprint !
Voici comment Louison Bobet a préparé et gagné BORDEAUX-PARIS

Par Robert Chapatte
Depuis 12 ans que dure sa carrière, Louison Bobet demeure fidèle à un principe qui contribua en grande partie a sa popularité : il ne reconnaît pas d'intérêt secondaire à une épreuve. Pour lui toute victoire est bonne à prendre.
Aussi est-on souvent surpris de découvrir à la lecture de son palmarès, sous les gran¬des lignes, quantité de critériums, d'épreuves régionales, qui attirent inévitablement cette réflexion admirative :
- Tiens, c'est vrai, il a aussi gagné celle-là !
Si Louison est riche d'une collection aussi importante de succès — et il ne s'agit pas là d'une simple vérité de Lapalisse — il le doit à sa « présence » continuelle du début à la fin de la saison.
Louison n'a pas de trou dans sa carrière. Des accidents sérieux, telle l'opération qu'il subit, lui ont seuls causé des arrêts, mais après quelques compétitions de reprises, il réoccuppait son rang de Premier du vélo.
Un seul mot résume cette situation : méthode. Il parait vain de rappeler que Louison imprima un tournant dans l’évolution du cyclisme... mais réellement le répétera-t-on assez.
Méthode nouvelle son entraînement, quand dès 1948 il lança l'entraînement motorisé, véritable révolution à l'époque. Tant d'années étaient passées avec cette vérité que les longues distances, musette dans le dos, rodaient le routier... les kilométrages courts et rapides étant laissés au pistard « ce coureur de salon ».
Méthode nouvelle diététique appliquée sans faiblesse dès son passage dans les rangs professionnels... et depuis adoptée par tous malgré son caractère de sacrifice constant.
Et par voie de cause à effet, méthode nouvelle encore la conception de son métier par Louison qui redonna ainsi l'éclat à une profession si souvent décriée.
Toujours sous pression, le Breton fut un temps un sujet d'étonnement pour ceux
qui ne suivaient pas de près son travail opiniâtre pour « arriver ». Avec ses premières victoires internationales disparut l'idée des limites qu'on lui octroyait. Peu à peu on s’ habituait à ajouter les premières places aux premières places et on en arriva, pour faciliter la tâche à cette opération extraordinaire : citer les épreuves qu'il n'avait pas encore gagnées.
Le point le plus épineux : le choix de l'entraîneur
BORDEAUX-Paris était du nombre, pour la raison d'ailleurs capitale qu'il ne l'avait jamais couru. Week-end ardennais, Giro (malgré de brillants accessits) et Paris-Tours (manqué d'un rien à deux reprises) figurant less autres lacunes.
Pour 1959, Louison s'était fixé pour Bor¬deaux-Paris. Puisque le Giro toujours couru à la même époque se refusait à lui. Il se tourna vers le Derby.
Alors on se prit à penser que Louison et le Derby étaient faits l'un pour l'antre. La méthode... n'était-ce pas le mot-clé de Bordeaux-Paris, n'était-ce pas la force de Bobet?
En quel lieu mieux recevoir la récompense de longues années de privations et d'efforts que sur l'interminable ruban de près de 600 kilomètres ? C'est vrai que Bobet représentait le coureur-type du Derby... Comment n'y avait-il pas pensé plus tôt? Comment n'y avait-on pas pensé pour lui?
Ce climat euphorique présida A la mise en place du dispositif. Dès qu'il reprit fin janvier l'entraînement, Louison manœuvra en fonction de Bordeaux-Paris. Il ne cacha ni son intention de se surpasser pour atteindre son but ni sa volonté de travailler plus que jamais s'il le fallait.
De son côté, toute assurance était fournie par les exemples passés. On savait pertinemment qu'il ne prenait pas l'affaire à la légère, puisqu'il représente une garantie contre la négligence.
Une autre raison de sérieuse espérance était la formule de la course. 3OO kilomètres de Chatellerault à Paris derrière derny. Or le néophyte de Bordeaux-Paris était un spécialiste du Derrière derny, le meilleur peut-être... maintes fois vainqueur au Vel l'Hiv. quatre fois lauréat des As, plus sou¬vent premier que battu sur toutes les pistes...
Ses références sont telles d'ailleurs dans ce domaine que, rapidement, lorsque fut répandue sa décision de participer au Derby, les renoncements parvinrent un peu partout d'hommes qui clamaient quelque temps auparavant leur intention de s'ali¬gner au départ des 4 Pavillons. A tel point que l'on se demandait à quinze jours de l'épreuve si dix candidats se feraient con¬naître. En fait, ils furent douze, dont De Bruyne, Foré et Cieleska étaient réellement les seuls à ne pas sembler souffrir du complexe Bobet.
La difficulté la plus épineuse présida dans le choix des entraîneurs. Bernard Gauthier, équipier (et ami) de Bobet, qui avait gagné ses 4 Bordeaux-Paris derrière Lorenzetti entendait conserver ses services. Sans Lorenzetti il renonçait. A. Ma¬gne, mué en Salomon, marqua alors son embarras pour trancher la question, quand il apprit que Bobet avait également réclamé Lorenzetti. Il faut croire que le rôle de l'entraineur considéré jusque-là très im¬portant est capital puisque Gauthier et Bobet ne démordirent pas de leur position. Ce fut Lorenzetti qui décida. Il prit Bobet dans son sillage. Et Bernard Gauthier aban¬donna, pour un an tout au moins, son titre de « Monsieur Bordeaux-Paris ». L'histoire ne dit pas le tarif promit par Louison en cas de victoire au rusé Hugo qui a su élever sa fonction à l'indispensable.

Une répétition générale fut effectuée sur le parcours (bien payé) de Rome à Palerme avec un engin d'entraînement assez lointain du derny. Le tandem, on s'en souvient, se remporta royalement en surclassant le lot et n'eut plus ensuite de retour en France, qu'a fignoler la préparation.

Dans cette préparation Poupard et Séréni, les deux soigneurs, eurent une part prépondérante. Mais ce régime de surcom¬pression pour tant d'autres n'était pour eux que le mode habituel d'entraînement de Louison.
Prêt pour Bordeaux-Paris, il l'était depuis belle lurette...



L'extraordinaire "Hassen" a terminé 2ème
Ces longues explications sur la préparation de Louison s'imposaient pour traduire les raisons de son écrasante victoire. Jamais succès ne fut plus rapide dans son exécution. Jamais vainqueur ne fut plus frais au Parc des Princes.
Le journal imprimé mot par mot sur le tand-sad de la moto aux côtés de Louison pendant son fantastique cavalier seul relatera mieux ses impressions prises sur le vif que de trop longs commentaires.
Et si vous n'y relevez pas souvent les noms de ses suivants c'est qu'il les surpassa trop. quand à Bonneval il mit fin à l'aventure du jeune belge Van Tongerloo, qui dès la prise des entraîneurs s'était élancé, appliquant ainsi à la lettre les recommandations d'A. Magne qui l'avait désigné comme lièvre de Louison.
Van Tongerloo tint ainsi pendant 160 km. Il compta jusqu’à 5' 10" d'avance entre Tours et Vendôme, alors que la Beauce semblait avoir doublé ses kilomètres sous l’effet de la chaleur. Sans Louison il aurait réussi l'exploit de bousculer les favoris mais son déclin coïncida avec l'essor de Bobet. C'était plus qu'il n'en fallait pour perdre 4' en 20 kilométres.
Quand il attaqua, Louison ne put sur le champ lâcher De Bruyne et Hassenforder. Tous les autres renoncèrent et pour Fore se compliqua d'une chute, mais Hassen et De Bruyne tentèrent l'Impossible. Le deuxième coup d'accélérateur leur fut fatal.
Mais si de De Bruyne on attendait da¬vantage, on fut surpris par Hassen. Une fois de plus la superclasse de l'Alsacien éclata. Son engagement dans le Derby avait été accueilli par des sourires scepti¬ques. On le croyait venu là pour... la nuit où au cours d'une de ses escapades noc¬turnes il aurait pu déployer le jeu de ses mille et un tours. En fait, il fut présent jusqu'au bout pour aller glaner an Parc, à 7’ 25" de Louison, une deuxième place parfaitement méritée et arrivant à point pour lui valoir un regain de popularité.
Mieux préparé, plus concentré sur l'obectif, Hassen aurait-il mieux fait encore ? Peut-être, mais ce n'est pas certain, Hassen reste Hassen... un être finalement très mystérieux qu'on ne situe jamais à sa valeur du moment.

Si sa deuxième place lui fait réaliser qu'il perd bien des occasions de démontrer sa valeur... et d'enrichir son compte en banque, lui qui prétend toujours vivre sar la corde raide, alors Bordeaux-Paris lui aura été très profitable.


Départ dans la nuit...


La toilette du petit matin

La prise des entraîneurs

Mon journal aux côtés de Louison
par Robert Chapatte


BONNEVAL. — Il reste 122 km, le soleil darde, le goudron fond et Louison rejoint et passe Van Tongerloo. Il ne parle plus de ses maux d'estomac. Peut-être le temps de le faire lui manque-t-il après tout.


CHARTRES. — Au sommet Louison, dents serrées, cherche le bon braquet. Il cafouille dans ses développements... et pédale très avancé sur le bec de sa selle.
LE GUE DE LONGROY. — En « danseuse » il termine la côte. Au sommet il retire sa casquette, mais il ne la jette pas. M. Pierre, l'entraîneur de réserve, vient la lui prendre sous les réprobations du directeur de course, qui estime qu'un seul entraîneur suffit.
VERS ABLIS, sur le plat, il souffle, comme le vent, et croque quelques mor¬ceaux de sucre, puis boit. Il fait sa toilette (déjà)... et rappelle la voiture de ses soigneurs par des gestes larges du bras gauche. Il grimace. C'est la défaillance. En réalité son appel était sa façon de tirer la sonnette d'alarme.
L'instant est crucial, car une défail¬lance dons Bordeaux-Pons, cela peut toujours arriver, mais elle passe ou ne passe pas. Séréni, Poupard s'affairent... et le réconfortent.
ENTREE D'ABLIS. — II me sourit et fait signe que cela va mieux. Ouf... depuis 5 kilomètres, on avait peur pour lui. Bien que De Bruyne, Hassen et Van Tongerloo soient pointés à 7'.
SUR LES PAVES D'ABLlS. — Il se déplace sur sa selle et se met de guingois afin de soulager ta partie la plus sensible de son individu.
SORTIE D'ABLlS. — L'alerte est pas¬sée. Il redemande sa voiture de ravi¬taillement pour annoncer la nouvelle.
Au bord de la route un gosse remarque à son papa : « Il a le maillot jaune... Dis papa, il le gardera s’il gagne ? »
DOURDAN. — C'est l'os, Louison croit mourir mais ce sont les autres qui manquent de souffle et que l'on va enterrer jusqu'au Parc... sauf Hassen qui se maintient et va se foire violence pour tenter un rapprochement.
St-CYR-SUR-DOURDAN. — Je lui ai appris « 7 minutes », il a fait « Bon » et s’arrose de satisfaction. Puis il regar¬de, étonné, ses supporters qui l'accla¬ment, perchés dans un arbre.
DESCENTE DE St-CYR. — Il plonge au sprint. Le compteur de la moto indique 80. Cela va vraiment vite.
ANGERVILLERS. — C'est dur à relancer le grand braquet sur le plateau après le raidillon.
LIMOURS. — Rien à signaler. Il aborde la côte sur le 14 dents et passe le 16 pour mieux l'avaler. Jamais il n'a monté aussi rapidement.
SAINT-REMY. — Summum de sa popularité. Tous les spectateurs sont bobétistes. L'un d'eux voit plus loin que Bordeaux-Paris. II crie : « Bobet au Giro ». Pas gentil pour Anquetil.
DESCENTE DE St-REMY. — II dégringole comme un aérolite, terrifiant d'audace. Comment s'y prendraient les autres pour revenir de l'arrière ? Et l'on se demande aussi à combien sera le deuxième ou Parc.
CHATEAUFORT. — Il a le toupet de se porter la hauteur de Lorenzetti et de lui parler.
De quoi ? De Bordeaux-Paris 1960 peut être.
Ensuite ? Excusez-moi. Je devais me rendre au Parc. Et lâcher puis prendre 5 minutes à Bobet en ce dimanche qu'il attendait depuis 12 ans, ce n'était pas facile.


Et pour finir, quelques réclames à la suite de cette belle victoire...
Il y eut également un slogan qui disait (je crois...):
"Pschitt orange pour toi, mon ange !
Pscitt citron, pour toi, Louison !"