dimanche 19 août 2012

L'Alpe d'Huez : 21 virages, 26 vainqueurs... (Première partie)

Voici 4 semaines exactement, je suis monté à l'Alpe d'Huez, à vélo... Oui, la vraie montée des coureurs du Tour de France !
Pour éviter la cohue et la chaleur, je suis parti tôt : à 6H20, je quittais Allemont, laissant Laurence dans le monde des rêves.
Peut-être rêvait-elle au magnifique col du Sabot ?
http://cinquantecols.blogspot.fr/2012/08/jeudi-19-juillet-les-alpes-etape-3.html
A 7 H moins le quart, je commençais la montée en passant devant la borne qui indique le début du chronométrage pour les cyclistes munis de la puce électronique vendue (ou louée) dans les offices de tourisme de la région.






Avis aux amateurs ! 
Je reproduis ci-contre la notice publiée dans la brochure "30 itinéraires cyclos en Oisans" dont j'ai déjà parlé sur le blog de la Cyclouturière.












Me voici au pied d'une montée mythique du vélo. En 2006, le 10 juillet, je l'avais déjà gravie lors d'une belle étape du Tour Gap-L'Alpe d'Huez. C'était la troisième ascension du jour après l'Izoard et le Lautaret, au terme d'une "course" de 191 kilomètres et je n'avais pas vraiment apprécié. 

J'avais terminé 4414ème (sur 6037 concurrents classés alors que nous étions 7548 au départ, plus de 1500 abandons quand même...) en 9H 51mn, à la moyenne de 19,4 km/h. On comparera mon temps de montée vers l'Alpe à celui de Pantani...
Et voici ce que je notais de ma montée vers l'Alpe :
"Que c'est pentu ! Je monte à mon rythme sur le 30X25.
Arrêt au village d'Huez pour un ravitaillement en eau.
A 4 km du sommet, je suis victime d'une crampe à la cuisse gauche (arrêt 5 à 10 mn) mais cela ne m'empêche pas de terminer vers 17 h 10.
Hébergement à l'hôtel "Le Mariandre" : que c'est bon un bain après une telle épreuve !"
Le lendemain, je redescendais à Grenoble à vélo pour prendre le train et rentrer en Seine et Marne.
Mais ce matin je suis seul sur la route et je ne suis pas fatigué, je vais pouvoir apprécier.
En effet, il paraît que certains jours plus 400 cyclistes réalisent cette ascension !
Mais pourquoi un tel succès ?
14 kilomètres d'ascension pour une pente moyenne de 7,9 %.
Les 21 virages.
Une montagne envahie par les spectateurs les jours de passage du Tour de France.
Le record de Pantani en 2005 qui gravit la montée en 37mn 35s à une moyenne proche de 24 km/h.
Souvent placé à la fin du Tour l'Alpe d'Huez désigne parfois le futur vainqueur de Tour de France.
Ainsi cette ascension classique est devenue quasiment mythique, légendaire. 
En particulier pour les Hollandais qui l'affectionnent particulièrement. Ils détiennent en effet le record des victoires d'étape (8) à l'Alpe. Aussi sont-ils des milliers à vouloir imiter Zoetemelk, Kuiper et compagnie ! Souvent en famille et pas toujours avec de beaux vélos de course...
Mais cela n'allait pas de soi, la montée vers l'Alpe d'Huez est une invention tardive du Tour de France. 
Pour évoquer cette histoire, je me suis plongé dans mes Archives vélos. Remontons donc les 21 virages, du n° 21 en bas, au n° 1 tout en haut.
Chaque virage est numéroté et rend hommage à tous les vainqueurs de l'Alpe.
Le virage 21 évoque la première incursion du Tour, en 1952, dans cette montée.
C'était la 10ème étape qui menait les coureurs de Lausanne à l'Alpe d'Huez sur un parcours de 266km.
Lance Armstong, 22ème vainqueur est associé au campionissimo sur ce virage.


Lance Armstrong, vainqueur à deux reprises, accueille les cyclos au pied de l'Alpe.
Photo parue dans Miroir Sprint du 7 juillet 1952
La course se résuma à une course de côte, le peloton se présentant groupé au pied de la dernière ascension. Fausto Coppi y réalisa un bel exploit : répondant à une attaque de Jean Robic, il s'en alla seul et prit le maillot jaune qu'il ne quitta plus jusqu'à Paris.
Photo parue dans Miroir Sprint du 7 juillet 1952
Biquet réussit à conserver une belle deuxième place. Mais pour lui, seule la première comptait...
On le voit ici après Huez et son clocher (Ce doit être le virage n°4 ?) et l'on aperçoit au loin l'église de St Féréol.
Cette photo du 22 juillet 2012 a été prise un peu plus haut.
Le lendemain les coureurs prenaient une journée de repos dans la station (Etait-ce d'ailleurs déjà une station de sports d'hiver en 1952 ?). 
Malgré ce succès, le Tour ne revint à l'Alpe d'Huez que 24 ans plus tard en 1976.

Les coureurs venaient de Divonne les Bains pour cette 9ème étape longue de 250 kilomètres.







Van Impe, qui va gagner ce Tour 1976, attaque sèchement au pied de l'Alpe. Thévenet, le vainqueur 1976, n'arrive pas à suivre. Pollentier, qui sera lâché peu après, et Zoetemelk restent avec le grimpeur belge. C'est la première victoire hollandaise : Joop Zoetemelk revêtu du maillot Gan-Mercier sur son beau vélo violine !
Derrière, Thévenet (Ah ! le fameux maillot Peugeot à damier !) assure l'essentiel du travail dans le groupe des battus. On reconnaît à  droite Poulidor qui effectue son dernier Tour de France qu'il finit à la troisième place à presque 40 ans.
Ce virage 20 est également attaché à Iban mayo, vainqueur en 2003.
Le Tour commence à prendre goût à la station de l'Oisans.
En 1977, lors de la 17ème étape, 184 km, les coureutrs arrivent de Chamonix.


Thévenet doit défendre son maillot face à Van Impe qui a attaqué de loin. Il est suivi de deux Hollandais : Zoetemelk (maillot Miko-Mercier et toujours vélo violine) et Kuiper (Maillot Ti-Raleigh). C'est ce deuxième Batave qui inscrit son nom au palmarès de l'Alpe !
Van Impe, épuisé, connut un autre sort ! Les années se suivent...
Le virage 19 rend également hommage au vainqueur 2004 : Lance Armstrong, encore lui.
A SUIVRE

1 commentaire:

  1. Joli retour en arrière!!!
    Mais ton escalade à toi, alors, elle t'a semblé moins barbare que la fois précédente?

    RépondreSupprimer