vendredi 28 août 2015

Le récit de mon Paris-Brest Paris 2015 : de Brest à Paris

Trois heures de sommeil, ou plutôt de repos à Brest, la position en chien de fusil, en équilibre sur deux chaises, n'est pas facile à tenir, aussi dès que je bouge un peu, je me réveille. Je cherche une autre position, je me rendors et je me réveille peu après... Pourtant quand je me décide à me lever, vers 6H00, je me sens reposer. La fesse gauche me fait un peu mal mais je sais que ce n'est pas cela qui va m'arrêter dans mon retour vers Paris.
Pour le petit déjeuner, le restaurant du lycée brestois est calme. Je peux manger ma demie baguette et boire mon café noir tranquillement. Et puis, le jour arrivant doucement, je reprends ma route vers l'est. je traverse Landerneau en compagnie d'un cycliste qui se rend au travail et qui nous envie de participer à cette aventure.
Peu avant Sizun, je retrouve le flot des cyclistes en route vers Brest.
Egoïstement, cela me réconforte un peu de voir tout ce monde derrière moi. Cela prouve que j'ai de la marge.
Dans la montée vers le Roc Trézével, ma chute de la veille se rappelle à mon bon souvenir.
Après quelques tours de pédales en danseuse, ma cuisse gauche devient douloureuse et je suis obligé de me rasseoir.
Je décide alors d'utiliser un petit braquet pour gravir les côtes qui vont se succéder tout au long de la journée, sans me soucier de tous les cyclos qui vont me doubler, seuls ou en groupes.
Je gravis ainsi tranquillement cette longue côte qui me ramène au fameux Roc que domine ce pylône de télévision du Roc Trédudon qui fut détruit en 1974 par un attentat du  FLB (Front de Libération de la Bretagne), je crois.
Mais aujourd'hui, pas question pour moi de placer des mines ou de dynamiter le peloton, j'aimerais bien coucher à Fougères ce soir (ou cette nuit) en avançant doucement mais sûrement.
Si à l'aller, nous avons pris la jolie route de Poullaouen et Huelgoat, au retour, nous empruntons une grande route qui nous évite un "tourne à gauche" dangereux. Ici, je quitte ma tenue de nuit pour un équipement plus estival. Et encore de nombreux cyclos tracent leur route.
J'arrive à Carhaix à 11H18, j'ai mis 4h18mn pour parcourir les 85 kilomètres séparant Brest de Carhaix.
Je me contente de pointer mon carnet de route et je repars rapidement vers Loudéac.
Les cylos venant de Paris se font de plus en plus rares mais j'en croiserai encore à l'entrée de Loudéac.
A Corlay, je prends le temps de photographier le château. A l'aller, j'étais dans un groupe qui roulait bien et que je n'avais pas voulu abandonner.
Les fans sont toujours au bord de la route pour nous encourager.
Le fléchage est toujours impeccable, le retour vers Paris est clairement indiqué par un panneau orange quand une croix rose sur fond vert indique les routes à ne pas prendre. Les baliseurs ont remarquablement bien fait leur travail : merci à eux. 
Arrivé à Loudéac, ce mardi après-midi, à 15H50, j'échappe encore une fois à la foule. Je sais que le plus difficile est derrière moi, aussi décidai-je de prendre le temps d'un bon repas. De nombreux  bénévoles profitent également de l'accalmie pour se restaurer mais ceux avec qui je partage le repas sont sous le choc après l'annonce du décès d'un cyclo loudéacien sur la route du PBP.
Et c'est dans cette ambiance morose que je quitte les Côtes d'Armor...
Non sans m'être arrêté à La Chèze, quelques kilomètres après Loudéac, pour écouter deux sonneurs bretons. Ce sont les seuls que je verrai cette année. Je profite aussi de cet arrêt pour une visite à la pharmacie.( Non, non, je n'ai pas besoin d'EPO ou autre produit stimulant, je me contente d'une petite bière à chaque contrôle, ou presque.) J'achète ici une couverture de survie n'en ayant pas trouvé avant mon départ et ayant choisi, comme un âne, de ne pas prendre de duvet... Me voilà prêt pour affronter une troisième nuit, quels que soient les auspices sous lesquelles elle se présente !
De Loudéac à Tinténiac, la route est moins accidentée et il m'arrive de rouler en groupe. Je commence aussi à croiser des cyclos qui roulent sur le même rythme que moi comme les deux "collègues" de AC Banlieue Est. Sur la photo, il s'agit d'un tandem mixte japonais.
Certains cyclos choisissent de sacrifier au folklore de PBP. Combien de clichés de ces cyclos couchés sur le bord de la route ne voyons-nous pas sur les reportages consacrés à la Grande Randonnée ? Mais ceci est-il bien prudent, surtout quand un petit bois, une belle prairie peut accueillir en toute sécurité et dans un calme bucolique le cyclo fourbu ?
Par contre, les points de ravitaillement "spontanés" sont toujours bienvenus et cela fait plaisir de voir tous ces sourires.
Certains spectateurs savent quant à eux se placer aux endroits stratégiques comme ces "deudeuchistes" qui nous encouragent dans la côte après la Trinité Porhoët.
La prudence reste toujours de mise, ce qui est plus facile seul que lorsque l'on est dans un groupe, surtout à l'aller où le code de la route n'est pas toujours respecté par de grands groupes de cyclistes pressés d'arriver à Brest.
Il n'y a pas, heureusement, que les spectateurs qui sont souriants.
Je m'approche doucement mais sûrement de la dure montée vers Bécherel que je ferai cette année de jour.
En 2007, sous le déluge, j'étais monté vers le pylône de la cité du livre en chantant, en criant la rengaine du petit Pablo : "Pourquoi donc ? Parce que donc..." 
Je ne résiste pas au plaisir de reproduire un texte publié sur un autre blog en 2009.
« La nuit du mercredi 22 au jeudi 23 août, entre Illifaut et Tinténiac, dans la Bretagne bretonne, la nuit noire de chez noir, vers minuit, une heure du matin. Il pleuvait des "cornes", des grosses "cornes" bien grasses ... La pluie, et la solitude, tout seul sur la route.

Tu t'attends à voir un panneau défraîchi dans la lueur de ta petite lampe qui est vraiment étanche, la preuve par la pluie, un panneau vieux, cassé, tout pourri: "Fin du monde..." Et tout à coup, au loin une lumière rouge, dans le ciel, là-haut. Et tu te dis : "Merde..." Tu te souviens qu' il faut en plus grimper près de ce relais de télévision, près du village de Bécherel (le village du livre, je crois). Mais tu n'as pas intérêt à sortir un livre à c'te heure... Alors tu pédales. Des ombres diluviennes te dépassent. Tu vois les petites lueurs rouges de leurs feux arrière qui s'éloignent... vite, trop vite. Et puis une rengaine arrive à ta bouche:

"Pourquoi donc ? Parce que donc... Pourquoi donc ? parce que donc ..."

Et tu la répètes, tu la murmures d'abord, puis tu la chantes doucement, de plus en plus fort...

"Pourquoi donc ? Parce que donc..."

Et tu chantes à tue-tête...

"Pourquoi donc ? Parce que donc..."

Et tu hurles... Tu vocifères... Tu tempêtes...

Et tu passes à côté de cette saloperie de petite lumière qui te nargue dans le ciel... et tu cries à plein poumons

"Pourquoi donc ? Parce que donc..."

Tu traverses le village et là, comme tu es encore un peu lucide, mouillé mais lucide, tu baisses un peu le ton...

"Pourquoi donc? Parce que donc..."

Des fois qu'ils auraient envie de t'enfermer pour les avoir réveillés, tous les dormeurs de Bécherel, vous savez le village du livre et ... de la pluie qui tombent sur les pauvres randonneurs cyclistes. Elle ne fait pas des claquettes cette pluie, elle te mouille, elle te mouille, elle te mouille!

Et la descente arrive... et tu as froid maintenant, alors tu gueules à nouveau:

"Pourquoi donc ? Parce que donc..."
Une fois, dix fois, vingt fois.

Enfin, tu arrives à Tinténiac... Partout des cyclistes hagards et mouillés. Transis de froid... Si tu avais une voiture suiveuse, un camping-car d'accompagnement, tu sais que tu rentrerais à la maison...
Alors, dans le collège réquisitionné pour ton bien-être, tu sors des sacoches de ton vélo LOOK, jaune et violet, des petits sacs plastiques où tu trouves des habits de rechange, secs. Et tu vas te laver, te sécher, parce que tu as aussi une serviette dans un autre petit sac en plastique. Et tu te changes. Et tu manges une bonne soupe bien chaude. Et tu te trouves un endroit bien calme... sous un escalier où tu te couches, dans ton duvet, sec aussi, le dortoir est complet. Et tu dors une heure ou un peu plus. Mais ton vélo, le LOOK, jaune et violet, avec ses sacoches, son sac de guidon et sa sonnette. Il est resté dehors, sous la flotte, ton vélo, et dans ton demi-sommeil, tu crois l'entendre te murmurer à l'oreille:

"Pourquoi donc ? Parce que donc..."

Tout doucement, parce que, quand même, il ne veut pas te déranger. Ce n'est pas dans ses habitudes...
Quand tu repars, il ne pleut plus. C'est toujours la nuit noire et tu regardes ton vélo et tu lui dis:
"Parce que donc..." C'est beau un vélo, la nuit...... »


Aujourd'hui, je suis plus serein.
Pour m'occuper l'esprit, je recherche ces petits "smileys" qui jalonnent la route depuis... mais au fait, depuis quand les ai-je remarqués ? Qui a pris le temps de nous faire ce petit clin d'oeil ? Bien sympathique en tout cas. Merci.
Après avoir traversé le village de Bécherel, je descends vers Tinténiac, j'y arrive avant 21H00.
Jean-Michel, à l'arrivée du PBP 2015, Photo SQY
J'y retrouve l'ami Jean-Michel, en partance pour Fougères où il compte dormir un peu. Pour ma part, la nuit arrivant, je me pose la question de continuer après un bon repas ou de dormir à Tinténiac où il y a des places au dortoir.
Après mon traditionnel repas de pâtes (On peut remarquer que j'ai remplacé la bière par un Coca : traître à l'industrie houblonesque !), je décide de continuer jusqu'à Fougères. L'étape à venir est courte (54km), ne présente pas de grosses difficultés et il est encore un peu tôt pour se coucher, pas vrai ?
Je parcours cette petite étape en 2H41 et après avoir fait pointer mon carnet de route à 0H19, je me précipite vers la douche. Georges Groussard est toujours présent au bar de ce contrôle malgré l'heure tardive.
J'y retrouve mes compères seine-et-marnais Christophe et Jacky qui m'annoncent qu'ils vont dormir ici aussi.
Malheureusement, comme je m'attarde sous la douche : bon dieu que cela fait du bien de se doucher et de revêtir des vêtements propres, je ne retrouve plus mes deux collègues en sortant.
Peut-être vais-je les retrouver au dortoir où je me rends illico-presto. Mais là, après quelques minutes d'attente, on m'annonce que les chambres sont complètes, il me faudrait attendre 15 à 20 minutes. Attendre... mais je ne me sens pas plus fatigué que ça. Alors je décide d'aller manger et de reprendre la route ! Quand le sommeil arrivera, je trouverai bien un petit endroit au bord de la route pour me rouler dans ma couverture de survie : un abribus, le sas d'une banque, une grange, que sais-je ?La nuit est noire. Pas un seul feu rouge devant moi. Serais-je seul sur cette route qui me fait quitter la Bretagne.
Après une vingtaine de kilomètres, me voici à La Tannière, en Mayenne, lieu incontournable, mythique, pour les concurrents du PBP depuis les années 90. C'est ici en effet, que Monsieur et Madame Rogue accueillent les cyclos, leur offrant boissons et crêpes ainsi que les encouragements bienveillants et bienvenus.
Au milieu de cette sombre nuit, je m'arrête et M. Rogue me propose un... lit. Oui, un vrai lit dans sa maison ! Il est 2H30 environ et je me couche, au chaud, au calme sous une grosse couette dans une chambre à l'étage (Il y a déjà deux cyclistes qui dorment dans le salon !). A 4H00, le propriétaire des lieux vient me réveiller comme je le lui ai demandé. On m'offre même un petit déjeuner. Et c'est reposé et le ventre plein que je repars. Et sur la route, dans le nuit toujours aussi noire, je me surprends à fredonner 'L'Auvergnat" la chanson de Georges Brassens.
Quelques kilomètres plus loin, à Lévaré où je m'étais ravitaillé chez une petite Clara en 2011, je croise le chemin de Julien qui au milieu de cette nuit attend le cyclo affamé, fatigué, démoralisé... pour lui redonner le punch nécessaire pour regagner Paris !
Nous discutons un long moment, un très long moment et c'est presque avec regret que je reprends la route.
Ces deux belles rencontres m'ont "dopé", pas la peine de prendre de produits spéciaux pour cela : il suffit d'un peu de gentillesse et de générosité pour se rendre compte que nous ne vivons pas dans un monde de brutes...
Celui-là n'a pas peur des "brutes" de la route visiblement (Voir plus haut...).
Cette étape que j'appréhendais à cause, entre autres, des quelques tape-cul qui précèdent Villaines la Juhel se termine facilement...
..du côté de Loupfougères par exemple.
A Villaines la Juhel, il y a toujours autant de spectateurs malgré l'heure matinale. En effet, j'arrive ici à 8H50. J'ingurgite un copieux petit déjeuner avant de reprendre la route. Villaines la Juhel, toujours au top du top des contrôles !
Il me reste un peu plus de 200 kilomètres à parcourir en trois  étapes.
Je continue à photographier ceux que l'on peut appeler "les mauvais couchés" (Je n'ai pas rencontré de mauvais coucheurs sur ce PBP.)
Je dois d'abord  rejoindre Mortagne au Perche, situé à 81 km de Villaines. 
Mamers
La route entre Fresnaye sur Sarthe et Mamers est toujours aussi encombrée de camions et, à mon grand regret, je retrouve ce monde de brutes que j'avais oublié la nuit précédente. Peu après, sur les routes du Perche je retrouve un terrain plus accidenté mais plus en accord avec ma façon de faire du vélo, et c'est bien fatigué que j'arrive à Mortagne à 13H55.
Du poulet, du riz, du riz au lait et une bière plus tard, je retrouve un peu d'allant pour affronter les dernières bosses du Perche.
A Longny, une voiture sort d'un stationnement sans avoir vu que j'arrivais. Au panneau "stop" qui suit, au bas de la descente, cet automobiliste oublie son clignotant, il l'oublie aussi 50 mètres plus loin. Ce que je fais remarquer à trois petites dames assises sur un banc :
"On les reconnait les Parisiens, il n'ont pas de clignotants sur leur voiture."
Remarque guillerette qui fait sourire les trois dames. Quel humour, n'est-ce pas ?
Mais le concurrent allemand qui me double à cet instant, m'interpelle. Il n'a pas l'air content le Teuton. Peut-être croit-il que je lui ai fait une remarque désobligeante ? C'est vrai qu'il m'a dépassé par la droite. Mais bon, je n'ai rien contre ce jeune homme. Il ralentit, me demande : "What ?"
Dans un souci d'apaisement et avec mon plus beau sourire, j'essaie de lui expliquer dans mon Anglais à deux sous :
"The car forgets "Clic-Clic". "
"What's "Clic-Clic" ? me demande-t-il, l'air pas commode du tout."
Toujours très pédagogue, j'essaie d'être plus précis, je lui montre mon vélo et je lui dis : "Car." Avec ma main droite, je lui mime le clignotant droit : "Clic-clic." Je ne dis pas "Pouët-Pouët" car, il n'est pas question de klaxon mais de clignotant.
Puis, avec ma main gauche, je lui mime le clignotant gauche : "Clic-Clic".
Mais lui de continuer : "What's "Clic-Clic" ? "What's "Clic-Clic" ?
Je me demande si "Clic-Clic" n'est pas une injure et je lui souris de mon sourire le plus stupide sans doute, un sourire à la Garcimore, un peu. Et là secouant la tête, il choisit de continuer son chemin, accélérant son allure, continuant de répéter : "What's "Clic-Clic" ?"
Il faudrait peut-être que je me mette sérieusement à l'Anglais...
Quittant le Perche, je roule maintenant vent dans le dos. Après un petit ravitaillement offert par club cycliste local, je me joins à un petit groupe composé entre autres de deux cyclos de Montigny le Bretonneux qui roulent très forts. Cela fait du bien, comme en 2011  de faire une belle partie de manivelles sur la plaine : pour la première fois depuis le départ, je mets le grand plateau.
J'arrive à Dreux à 18H00. L'arrêt est de courte durée, juste le temps d'avaler deux barquettes de riz au lait. Avec le vent dans le dos, je peux encore espérer rentrer au Vélodrome national avant la nuit.
Pourtant comme je rejoins un gros peloton quelques kilomètres après Dreux, je choisis d'accompagner un cyclo qui porte une minerve au cou et qui semble mal en point, son champ visuel étant fort réduit. J'essaie de lui servir de poisson pilote durant les 45 kilomètres qu'il reste à parcourir. Et c'est ainsi qu'accompagné de ce cyclo de Haute Marne, de deux cyclos Finistériens, d'un Italien et d'un cyclo d'Ille et Vilaine que j'arrive à Saint Quentin en Yvelines à 21H26. Laurence m'y attendais depuis le milieu de l'après-midi.
C'est avec plaisir que je fais valider mon carnet de route par l'ami Marc qui, finalement, aura participé à  ce PBP 2015 de l'autre côté du miroir.
Pour ma part, après une douche, encore bienvenue, il me faut regagner la Seine et Marne. Le coup de barre, le coup de mou, le gros coup de fatigue arrivera à la maison. Pour terminer, il me faut citer ce passage de l'éditorial de la remarquable revue "200" du mois de juillet :
"...Paris-Brest-Paris sera notre grande aventure de l'été. Elle doit être l'une des seules qui ne s'achètent pas : elle se gagne. C'est bien."

8 commentaires:

  1. Une très belle aventure, racontée avec humour et humanité!
    Bravo à toi et à tous ceux qui ont réussi cette superbe épreuve, promenade, étape (rayer les mentions inutiles)!
    Ça a toujours l'air si facile, quand tu le racontes....
    Merci et à bientôt!

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  2. Merci pour tes commentaires, Mickey !

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  3. Superbe article qui me fait revivre mon périple (j'étais là aussi, quelques heures derrière)

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  4. Merci pour ce récit ET les photos. Ça donne envie de se lancer pour le prochain.

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  5. J'étais dans les meme temps que toi a peu près . Je faisais partie du train guipavaisien. Quatre gars du finistère avec des maillots jeaune et verts.

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    1. On se revoit dans 3 ans et demi, alors ? Amicalement.

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