dimanche 10 mai 2015

BRM 400km à Château Thierry

Comme prévu, j'ai franchi hier la troisième étape qui mène à l'inscription au Paris Brest Paris 2015 : 400 kilomètres dans la journée (et une partie de la nuit).
Au départ près de la gare de Château Thierry, à 5H00 samedi matin, nous étions une quinzaine de postulants au prochain PBP, c'était plus que pour le BRM 200 et le BRM 300. Il y avait là, en plus des traditionnels cyclistes qui roulent à vélo... un vélo couché et deux tandems.
Départ dans la nuit, et bien vite notre petite troupe s'éparpille à cause de la belle bosse de Nesles la Montagne, village qui porte bien son nom !
Avec 4 cyclos avec qui j'avais déjà fait route lors du BRM 300, nous allons passer une belle journée de vélo. Je suis rassuré de ne pas faire cette randonnée tout seul.
Au lever du jour, nous sommes pratiquement arrivés à Montmirail que nous abordons en passant près des nouvelles éoliennes de L'Echelle le Franc.
Nous filons plein sud, comme lors du BRM 300, vers Esternay et Romilly sur Seine. Le vent d'ouest est déjà fort et nous savons qu'il nous fera souffrir cet après-midi.
Le premier pointage se fait au bar Le Magenta à Romilly. Nous y sommes passés voici trois semaines. Aujourd'hui nous ne continuerons pas notre route vers le sud mais prenons la direction de l'ouest vers la vallée de l'Aube et le vent nous pousse très fort !
Par contre, les routes de l'Aube sont assez inconfortables (c'est un euphémisme...). Il va falloir obliger nos élus à poser le c.. sur une selle de vélo et à rouler sur les routes qu'ils font recouvrir de revêtements de m.... ou qu'ils n'entretiennent pas, ou peu. 
En ce qui concerne le département de l'Aube, je lui donnerais, si nous étions à l'école des fans de Jacques Martin, un 3/10, et seulement parce qu'il y a des routes...
En ce qui concerne la Marne où nous avons aussi roulé ce matin et que je fréquente souvent, la situation est nettement meilleure : 7/10, soyons fous.
Mais heureusement, le vent nous pousse, nous pousse, vers le lac d'Amance où nous attend notre deuxième contrôle.
Je profite de ces moments de calme pour faire une petite photo de groupe. On reconnaîtra, de gauche à droite, Olivier et Alain qui mènent, Daniel (avec les lunettes de soleil, car en plus, il y a du soleil ! Le bonheur !) et Pascal.
L'Aube est sortie de son lit, suite aux pluies des derniers jours. 
 Et lorsque, après Ramerupt, la route de Granges sur Aube (à gauche après le pont) nous est barrée, à cause de la "ROUTE INONDEE", comme tout bon cycliste qui se respecte, nous ne prenons pas la déviation : Mauvaise pioche.
Si nous réussissons à franchir un premier "ruisseau"...
... puis un deuxième...
... au troisième nous devons faire demi-tour (C'est un vrai torrent qui coule là !) et venir nous mouiller les pieds une troisième puis une quatrième fois pour finalement suivre la déviation mise en place par la DDE !
Après avoir effectué notre deuxième pointage à Radonvilliers, chez un bistrot mutique, nous choisissons de faire notre pause déjeuner au port de Dienville où il y a quantité de restaurants et snacks au bord du lac d'Amance. La température est fraîche aussi n'y a-t-il pas beaucoup de touristes.
Après avoir avalé sandwichs, gauffres et bières, nous repartons peu avant 13 heures pour une longue étape qui doit nous mener à Saint Florentin dans l'Yonne pour une partie de manivelles face au vent, et il est violent ce bougre de vent d'ouest. Et bien sûr, je pense à Fallet qui dans son remarquable ouvrage "Le vélo" parle si bien de notre ennemi du moment :
"Je me mis en selle, reçus incontinent des rafales, des éclats de bourrasque, des tourbillons de mistral en pleine figure. J'avais mon plan. Je laissai tout d'abord le vent s'épuiser. Bernique. Il ne s'épuisa pas pour si peu. Il redoubla. Tripla. Quadrupla, etc..."
En ce qui nous concerne, il ne s'épuisa pas non plus !
Nous aurions pu chanter la chanson de Brassens (ami de Fallet) :
Si, par hasard,

Sur l'pont des Arts,
Tu crois's le vent, le vent fripon,
Prudenc', prends garde à ton jupon!
Si, par hasard,
Sur l'pont des Arts,
Tu crois's le vent, le vent maraud,
Prudent, prends garde à ton chapeau!

Les jean-foutre et les gens probes
Médis'nt du vent furibond
Qui rebrouss' les bois,
Détrouss' les toits,
Retrouss' les robes...
Des jean-foutre et des gens probes,
Le vent, je vous en réponds,

S'en soucie, et c'est justic', comm' de colin-tampon!

Si, par hasard,
Sur l'pont des Arts,
Tu crois's le vent, le vent fripon,
Prudenc', prends garde à ton jupon!
Si, par hasard,
Sur l'pont des Arts,
Tu crois's le vent, le vent maraud,
Prudent, prends garde à ton chapeau!

Bien sûr, si l'on ne se fonde
Que sur ce qui saute aux yeux,
Le vent semble une brut' raffolant de nuire à tout l'monde...
Mais une attention profonde
Prouv' que c'est chez les fâcheux
Qu'il préfèr' choisir les victim's de ses petits jeux!

Pourtant point de fâcheux dans notre petit groupe, je le garantis...
A Bar sur Seine, au kilomètre 180 environ, point d'arrêt au bistrot.
A Chaource, point de dégustation de fromage...
Pourtant ici les vaches semblent avoir des ailes, nous, non...
Un seul arrêt au cimetière de... (je ne me souviens plus) pour remplir nos gourdes d'EAU NON POTABLE !
Vers 17H00, nous arrivons enfin au terme de cette étape.
Il nous reste encore à gravir une jolie côte... 
...pour arriver sur la place du village...
... et profiter d'une boisson fraîche à la terrasse d'un vrai bistrot. Surtout ne pas oublier de faire tamponner les cartes de route !
Et nous mettons maintenant le cap au nord, vers notre prochain pointage à Provins en Seine et Marne.
Le vent nous épargnera durant ce long trajet. Il n'a pas faibli, le bougre mais il nous arrive maintenant par le côté gauche, nous poussant donc plus qu'il ne nous retarde.
La petite incursion dans l'Yonne, aux alentours de Saint Florentin, nous a permis d'apprécier la qualité du réseau routier bourguignon. Au concours de l'Eurovision, sûr que l'Yonne récolterait : "Eight points" !
Hélas, nous revenons dans le département de l'Aube et cette photo montre la qualité de la route. Ce n'est malheureusement pas la pire ! En plus le relief est depuis Saint Florentin plus vallonné. Ah! la bosse qui mène à la forêt d'Othe... Et celle qui va nous mener à la tour de Télécom de Planty, là-bas, au loin. Par moment, on a l'impression qu'elle descend cette fichue tour, mais non, elle est toujours là, comme il y a trois semaines quand nous l'avions abordé par son versant nord.
C'est une bosse un peu vicieuse, qui grimpe sans en avoir l'air tout d'abord et puis la pente s'accentue, s'accentue de plus en plus, surtout quand on a 270 kilomètres dans les guiboles, 135 bornes par jambe !
Ouf !, en haut, c'est la pause pipi, la pause casse-croûte, la pause pause...
Ensuite, il y a bien sûr une longue descente et encore un petit tape-cul avant de retrouver la plaine à Marcilly le Hayer où nous changeons de direction pour reprendre un coup de vent dans les naseaux. L'approche de la vallée de la Seine se fait tranquillement, nous la quittons par la côte de Gouaix pour arriver enfin sur le plateau de Brie.
Olivier a perdu sa voix, a mal à la tête, est fiévreux. La nuit arrive. Il nous reste quelques kilomètres pour atteindre Provins. Nous sommes tous contents de faire ici une dernier arrêt pour nous restaurer et reprendre des forces, pour nous équiper pour la nuit aussi. Et surtout ne pas oublier de faire tamponner les cartes de route !
Pour les clients du bistrot où nous sommes arrêtés, nous faisons figure de drôles d'oiseaux de nuit. 
Il nous reste environ 70 kilomètres, la nuit est là, douce, calme, étoilée. La pause a été bénéfique pour Olivier et pour nous tous d'ailleurs. Avant d'attaquer la dernière grosse côte de ce périple, je raccompagne Pascal au bistrot où il a laissé sa paire de gants. Les copains nous attendent au sommet de la bosse et nous partons pour une belle traversée nocturne de la Brie, chose que je n'avais encore jamais faite. Nous traversons la Ferté Gaucher à 23H30  environ. Dire que je pourrais m'arrêter là et me coucher dans mon lit douillet... mais non, il me faut aller rechercher la voiture sur le parking de la gare de Château Thierry et, accessoirement terminer cette belle balade. Pourtant, je sais ce qui m'attend... La route défoncée qui mène à Saint Barthélémy, une des pires de la région ! Puis la petite route qui mène  à Verdelot et qui n'a pas de marquage central ce qui fait de la longue descente sur ledit village quelque chose qui ressemble à une descente de ski sur une piste olympique par un aveugle (j'exagère, j'exagère). Ensuite, après la longue montée vers Viels Maisons, il y a la traversée de la forêt vers La Chapelle sur Chézy qui est quasiment une épreuve de cyclo-cross tant la route est mauvaise.
Et j'en finis avec mes notes aux routes des départements : 3/10 pour l'Aisne (Malgré quelques progrès ces derniers mois) et 2,5/10 pour la Seine et Marne (Personne ne dira que je suis chauvin !)
Heureusement cela se termine par la belle descente sur Chézy sur Marne et l'arrivée à 1H10 à Château Thierry.
Il ne me reste qu'à compléter nos cartes de route et la laisser dans la boîte aux lettres prévue à cet effet, saluer mes compagnons de route (Quel plaisir de rouler avec eux !). Puis je reviens à la maison en empruntant la route de notre BRM à rebours. A 1 H 50, je croise un tandem à Viels Maisons, il leur reste encore une petite heure de route. 
A 2H20, je croise un cycliste quittant la Ferté Gaucher et je lui souhaite bonne route, il en a encore pour 1H45 au moins. Il aura passé quasiment la nuit entière sur le vélo et comme la nuit précédente a été très courte : dur, dur.
Pour le dernier BRM de la saison, je reviendrai à Château Thierry dans deux semaines. Alain et Pascal devraient être là quand Olivier et Daniel iront en Bretagne à la mi-juin, dommage.
Mais ce BRM 600 est une autre histoire, pour l'instant il me faut me reposer.

4 commentaires:

  1. Un beau soleil et une équipe de bons rouleurs !
    Quant au vent maraud, je crois bien que je vais y avoir droit aussi pour mon 400 le le w-e qui vient...

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  2. Encore une belle promenade et de la bonne humeur!!! Cool!!! Mais c'est quoi, un bistrot "mutique", à part que ce n'a pas l'air d'être un "vrai" bistrot?

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  3. Nous y repassons samedi chez ce bistrot pour le brevet de 600 kilomètres, je t'explique après...

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