Après quelques incursions dans le monde des coursiers avec des messages consacrés aux Classiques de début de saison, je reviens aujourd'hui vers le monde des cyclotouristes et en particulier des pionniers du cyclotourisme !
En effet, en feuilletant un vieux Miroir des sports de 1924, j'ai découvert un article à propos du Brevet de cyclotouriste organisé pour la première fois par le Touring-Club de France le 13 avril de cette année-là.
Or cette épreuve ne m'est pas inconnue car René Chardon y participa en 1930 comme en témoigne ce brevet. Jamais encore je ne m'étais intéressé à cette randonnée mais en lisant l'article de 1924, j'ai découvert une épreuve fort originale.
Il me faut aujourd'hui partager mes découvertes qui me mèneront sur des chemins que je n'ai pas encore explorés. Alors, remontons le temps pour nous retrouver le week-end de Pâques 1924.
Je commencerai par la présentation de ce nouveau brevet, en reprenant le règlement imprimé au dos du Brevet obtenu par René Chardon en 1930.
Signalons qu'en décembre 1923, Gaston Clément, président de l'Audax Club Parisien fonda la Fédération Française des Sociétés de Cyclotourisme, ancêtre de l'actuelle FFCT.
Le 13 avril 1924, le premier brevet de cyclotouriste de 150 kilomètres était donc organisé depuis le siège du Touring Club de France, avenue de la Grande Armée? Paris 16ème. Les 221 partants allaient se diriger vers l'ouest de la région parisienne pour faire étape à...
Verrière le Buisson, Saint Chéron,
Rambouillet, Montfort l'Amaury, l'Etang la Ville pour revenir à Paris. Mais les concurrents ne savaient rien du périple qu'ils allaient devoir accomplir...
Le 24 avril, le Miroir des sports consacre un long article à cette épreuve. Reprenons le en détail.
(Déjà le prix de l'essence, en 1924 !)
Dans la deuxième partie de l'article, l'auteur, Georges Rozet, aborde des questions plus techniques.
Je commencerai par la présentation de ce nouveau brevet, en reprenant le règlement imprimé au dos du Brevet obtenu par René Chardon en 1930.
Ce qu’est le Brevet
de cyclotouriste
Ce brevet a été
crée par le T.C.F dans le but d’encourager la pratique du tourisme à bicyclette,
d’en faire apprécier tout le charme en suivant les chemins pittoresques dans le
but de favoriser le groupement des cyclotouristes dans les villes et les
villages de France.
Le Brevet est
accordé à tout cycliste, homme ou femme, effectuant à bicyclette, à tricycle ou
à tandem dans le délai maximum de 15 heures un parcours de 150 kilomètres dont
l’itinéraire lui est inconnu avant le départ ; et qu’il a l’obligation
d’établir lui-même par la lecture de la carte au fur et à mesure des
indications à lui données, au point de départ initial et aux différents
contrôles.
Le T.C.F estime que
le candidat qui peut satisfaire à cette obligation d’une étape respectable de
150km entièrement improvisée par lui, fait preuve à la fois d’un entraînement
physique suffisant pour mener à bien les plus dures randonnées et d’un esprit
d’initiative lui permettant d’organiser des excursions et d’en apprécier
l’intérêt.
Dans ces
conditions, le candidat terminant dans le sdélais, muni de l’apostille de tous
les contrôles, reçoit le Brevet de Cyclotouriste.
L’insigne spécial,
numéroté, gravé au nom du breveté est réservé aux membres du T.C.F.
Cela ressemblait fort à une course d'orientation. Aujourd'hui, les GPS fonctionneraient à 200 % !
Voyons maintenant le règlement de l'épreuve à proprement parler.
Les conditions d’inscription.
Tout
cycliste homme ou dame non radié ou pénalisé sportivement, peut s’inscrire en
fournissant très exactement :
1. Ses nom, prénom et
adresse.
2.
Un
droit d’inscription de 5 francs, non remboursable en aucun cas.
3.
Une
bonne photographie récente, sur papier souple de dimensions telles qu’on puisse
identifier le concurrent sans hésitation , format minimum 4cm x 4cm.
4. S’il est âgé de
moins de 18 ans, l’autorisation de ses parents ou tuteurs, faute de laquelle il
ne peut participer à l’épreuve.
Les
inscriptions sont closes huit jours avant l’épreuve, sauf avis spécial des
organisateurs.
Ottavio Bottechia, le vainqueur du Tour de France 1924, en tenue de course, n'aurait pas été autorisé à prendre le départ du brevet cyclotouriste. |
La tenue des concurrents
Tenue touriste ou tenue de ville, la tenue de course n’est pas admise.
Tenue touriste ou tenue de ville, la tenue de course n’est pas admise.
Chaque
concurrent doit se ravitailler lui-même à ses frais pendant le parcours.
Par contre, ces "cyclistes du dimanche" en tenue de ville, qui accompagnent les coureurs à pied du Versailles-Paris 1924, y auraient été autorisés. |
L’équipement des machines.
Toute
les machines sont admises (bicyclettes, tricycles, tandems, etc…) avec ou sans
changement de vitesse, sur pneus démontables ou sur collés ; pourvu
qu’elles soient actionnées par la seule force musculaire.
L’itinéraire.
L’itinéraire,
dont le total est au minimum de 150 kilomètres par les chemins les plus directs
reliant chacun des contrôles, sera facultatif pour chaque candidat qui devra
l’improviser d’après la carte. Il pourra, s’il le juge à propos, emprunter les
sentiers sous bois ou les chemins de terre. Les organisateurs indiqueront
seulement au moment du départ l’endroit où se tient le premier contrôle. Ici le
concurrent apprendra où se tient le second, et ainsi de suite.
Auparavant
les différents points choisis comme lieu de contrôle seront donc tenus secrets
par les organisateurs.
Le départ.
Il
sera donné individuellement. Le candidat recevra au départ :
1. sa feuille de
contrôle individuelle, sur laquelle seront indiqués l’heure de son départ et le
nom de la ville où se tient le premier contrôle.
2. Facultativement
pour les organisateurs une carte de la région à parcourir.
Les contrôles fixes.
Leur
ouverture sera calculée suivant une moyenne de 20 kilomètres à l’heure maximum
et la fermeture suivant un minimum de 10 kilomètres à l’heure. A chacun des
contrôles, le candidat remettra sa feuille individuelle au commissaire qui y
inscrira l’heure de son passage et le nom de la ville où se tient le contrôle
suivant.
Contrôle d’arrivée.
Il
sera fermé 15 heures après le départ des candidats. Passé ce délai, le candidat
ne sera plus admis. A l’arrivée, le candidat remettra au commissaire sa feuille
de contrôle individuelle, après y avoir
consigné les observations indiquées ci-après.
Feuille
individuelle de contrôle.
Cette
feuille portera la photographie du candidat collée et oblitérée par les
organisateurs, et signée par le candidat au moment du départ.
La
feuille lui sera remise avec l’indication de l’heure à laquelle lui aura été
donné le départ.
Elle
comprendra un certain nombre de case correspondant aux contrôles, destinées à
recevoir le visa, à l’encre, de chacun des contrôleurs.
L’abstention
du visa d’un seul contrôle, ou un visa non régulier, entraînera la
disqualification du candidat.
La
perte de la feuille de contrôle en cours de roue, à quelque distance que ce
soit de l’arrivée, est également un cas de disqualification.
Aucune
attestation, sous n’importe quelle forme, ne sera admise.
Au
contrôle d’arrivée, le candidat mentionnera sur sa feuille individuelle, tous
les villages et toutes les villes qu’il aura traversés. Il signera à nouveau sa
feuille et la laissera entre les mains du contrôleur à l’arrivée. Cette feuille
lui sera rendue avec son brevet.
Accidents, responsabilités.
Le
T.C.F décline toutes responsabilités civiles ou matérielles pour tous
accidents, sinistres de quelque nature qu’ils soient, pouvant survenir soit aux
organisateurs, soit aux candidats de
l’épreuve, soit à des tiers. Chacun des participants est considéré en excursion
personnelle à ses risques et périls et responsabilités.
Délivrance de brevets et d’insignes.
Cette
épreuve ne comporte pas de classement. Tout candidat terminant dans les délais
de 15 heures et dont les contrôles sont réguliers, a droit après homologation
par la commission de cyclotourisme au BREVET DE CYCLOTOURISTE, indiquant la
date et l’endroit de la performance.
Ce
brevet lui sera remis par les organisateurs aussitôt qu’ils l’auront eux-mêmes
reçus du T.C.F.
En
outre, tout breveté, membre du T.C.F peut obtenir, moyennant un versement
supplémentaire de 5 francs, un insigne spécial numéroté et gravé à son nom.
Concours de récits relatifs à l’épreuve.
Les
concurrents pourront, s’ils le jugent à propos, adresser au comité
d’organisation, dans les huit jours qui suivront l’épreuve, un récit de leur
excursion. Ce récit pourra être agrémenté de photographies ou de croquis pris
en cours de route, lesquels, ainsi que les manuscrits ne seront pas rendus.
Le
comité communiquera ces récits au siège du T.C.F (Comité du tourisme cycliste
et pédestre). Les meilleurs récits, soit par leur style, soit par les
renseignements utiles signalés, pourront être récompensés par des prix
consistant en guides et cartes ou autres objets.
Il serait intéressant de retrouver des récits de ce type, non ?
Formation de groupements cyclotouristes.
Le
T.C.F ne saurait trop engager ceux des cyclistes qui mèneront à bien ces
épreuves, soit comme organisateurs, soit comme concurrents, à rester unis dans
leur région et à former des groupements basés sur l’amour commun des
déplacements, excursions, ou voyages à bicyclette.
Le
T.C.F est à leur disposition pour les guider dans la constitutions de ces
groupements.
Signalons qu'en décembre 1923, Gaston Clément, président de l'Audax Club Parisien fonda la Fédération Française des Sociétés de Cyclotourisme, ancêtre de l'actuelle FFCT.
Quelques insignes de la FFSC que gagna René Chardon au cours de sa "carrière" cyclotouriste |
Verrière le Buisson, Saint Chéron,
Rambouillet, Montfort l'Amaury, l'Etang la Ville pour revenir à Paris. Mais les concurrents ne savaient rien du périple qu'ils allaient devoir accomplir...
Le 24 avril, le Miroir des sports consacre un long article à cette épreuve. Reprenons le en détail.
UNE BELLE RÉSURRECTION DU
CYCLO-TOURISME FRANÇAIS
La première journée du Brevet
de Cyclo-touriste, que vient de créer le Touring-Club de France et qui réunit
221 partants, dont 211 obtinrent le brevet, marque une date historique dans le
renouveau du cyclo-tourisme.
Mais, au fait, était-il si mort que cela ? Ou bien est-ce le prix de
l'essence, le bond en avant des tarifs ferroviaires qui l'ont galvanisé ?
(Déjà le prix de l'essence, en 1924 !)
Quoi qu'il en soit, on ne saurait
commenter avec trop de soin le triomphe — ce n'est pas galvauder le mot —
obtenu l'autre dimanche par la première journée du Brevet de Cyclotouriste,
la dernière création du Touring-Club de France.
Félicitons d'abord celui-ci de revenir
ainsi, et même de « revenir fort », à ses premières amours, qui furent la cause
de son succès. Né de la passion de la route et de la pédale, il vient
d'apercevoir le moment où les conditions économiques ramèneront fatalement à la
bécane et au moteur à huile de genou quantité d'amoureux de la nature. Un homme
d'attaque, le « camarade » Clément, a eu l'excellente idée de fonder la
Fédération des Sociétés de Cyclo-tourisme. Du coup, celle-ci s'est montrée
viable et même vivace. La première journée du Brevet de Cyclotouriste, qui
sera suivie de plusieurs autres par toute la France, vient de la révéler
gaillarde. Bravo !
Qu'on en juge! Pour exécuter un parcours de
150 kilomètres en 15 heures (ne souriez pas, ironiques sédentaires ou
motocyclistes supérieurs : l'itinéraire était inconnu des candidats avant le
départ ; il devait être improvisé, carte en main, par chacun d'eux, à
qui l'on ne révélait qu'au premier contrôle le contrôle suivant, et ainsi de
suite, en le laissant libre de chercher lui-même sa route) donc, pour cette
épreuve d'adresse et d'initiative touristiques autant que de résistance
physique, deux cent quarante-trois personnes s'étaient inscrites ; deux cent
vingt et une sont parties par un temps douteux et par vent debout. Deux cent
onze ont décroché le diplôme, accomplissant au total quelque 32.500 kilomètres
de route. Je ne serais pas éloigné de croire que cela représente le tour du
globe ou quelque chose comme cela...
J'ai dit deux cent quarante-trois « personnes », pour
qu'on entende bien qu'il ne s'agissait pas d'une sélection de jeunes gens et
d'emballés, encore que le nombre des adolescents capables d'une promenade
dominicale de 150 kilomètres soit loin d'être aussi considérable qu'on pense.
«
Personnes » signifie tous les âges et toutes les conditions sociales. Voyez
plutôt. Pour cette sortie, au profil d'ailleurs assez onduleux, dans le
Hurepoix, l'Yvelines et le Mantois (Paris, Verrières-le-Buisson, Saint -
Chéron, Rambouillet, Montfort-l'Amaury, l'Etang-la-Ville et Paris), huit
candidats avaient dépassé l'âge de cinquante-deux ans, dont le doyen, le « père
Ratié », de Moissac, en accusait bravement soixante - dix - huit, le
vétéran Desvages cinquante-sept, tandis que le benjamin, le jeune Roger Guébel,
quatorze ans et demi, avait autorisé son père, le Dr Guébel, à
l'accompagner sur tandem « poly ». Entre les années 1869 et 1909, toutes les
promotions du cyclisme étaient représentées, sauf trois trous assez étranges (le hasard a de ces coups) pour les années 1870 et
1871 et pour l'année 1903.
Signalons, parmi les promotions particulièrement fournies, celles des années
1885, 1889, 1894, 1895, 1896,
1897 et 1900, enfin 1904, 1906 et
surtout 1905, qui obtint
le record avec quelque vingt-cinq brevetés.
Soit enfin un concurrent de
soixante-dix-huit ans, quatre de cinquante et un à soixante ans, trente-deux de quarante
et un à cinquante ans, quarante-sept de trente et un à quarante ans,
cinquante-sept de vingt et un à trente ans, quarante de dix-huit à vingt ans,
dix de quinze à dix-huit ans.
Au même plan de courage que les « vieux »
de la journée, il faut citer Mlle Evelyne Wybrand, âgée de quinze
ans et privée d'un bras, qui accompagna le vétéran Desvages sur un tandem «
poly ».
«
Personnes » signifie aussi toutes les conditions sociales. Et c'est par là
surtout que la journée du 13 avril affirma le caractère démocratique, au large
sens du mot, du cyclotourisme. Rien n'est intéressant comme de constater que
soixante-quatorze professions s'affrontèrent, amicalement dans cette épreuve,
d'ailleurs sans compétition sportive et où les contrôles n'étaient pas
ouverts avant l'heure correspondant à une allure de 20 kilomètres à l'heure,
calculée sur l'itinéraire le plus court. Un avoué, deux clercs de notaire,
trois médecins, deux vétérinaires, six ingénieurs, deux journalistes, un
professeur, un instituteur, dix étudiants y coudoyèrent cordialement des
quantités différentes de négociants, de commerçants, d'entrepreneurs,
d'artistes peintres ou dessinateurs, de restaurateurs, bijoutiers, horlogers,
chaudronniers, mécanos, électriciens, que sais-je encore, et surtout de comptables
et d'employés de commerce ou de banque, dont la proportion fut de beaucoup la
plus imposante. Honneur à ce chauffeur, unique mais symbolique, qui tint à
prouver que la pratique du volant ne dégoûte pas nécessairement l'homme de
celle du guidon ! Honneur aussi aux treize femmes et jeunes filles qui, ayant
pris le départ, furent toutes à l'arrivée.
Notons enfin que la moitié seulement des
concurrents appartenaient aux différentes associations déjà constituées du
cyclo-tourisme parisien : Audax-Club, Cyclo-campeurs du T. C. F.,
Francs-Routiers, Cycle Excursionniste Parisien., Union des Audax, Tandémistes
Parisiens et Groupe Cycliste du T. C. F. Le reste était composé d'indépendants.
Allons, la Petite Reine compte encore pas mal de fervents, qui la pratiquent
pour le plaisir pur et sans même ce léger stimulant, d'ailleurs louable, de se
sentir enrégimentés dans un club.
Dans la deuxième partie de l'article, l'auteur, Georges Rozet, aborde des questions plus techniques.
Du point de vue technique, les leçons du Brevet de
Cyclo-touriste ne sont pas moins intéressantes.
Les partisans de la « poly » triompheront
en constatant que l'épreuve du 13 avril alignait 98 bicyclettes et 6 tandems
polymultipliés. Ils y verront la preuve que la « poly », méprisée,
ou du moins dédaignée, par les sportifs de la pédale, est bien l'engin qui permet
à n'importe qui, n'importe où et par n'importe quel temps, d'accomplir sûrement
une randonnée mieux qu'honnête.
Les partisans de la « mono » avec développement
de secours par retournement de la roue arrière (mais qui nous dira exactement
combien d'entre eux l'ont employé?) n'étaient pas moins de soixante-douze.
Enfin, vingt-sept cyclistes et un tandémiste ont terminé l'épreuve sur la
simple « mono » des premiers âges. Et, cependant, par endroits, il y avait du «
boulot ».
Il n'est pas sans intérêt de signaler, en
outre, que les vrais cyclo-touristes sont restés, pour la plupart, fidèles au
pneumatique ordinaire : quarante-huit machines seulement étaient munies de
boyaux.
Comme le sport ne perd jamais ses
droits, il est bon de noter aussi que quelques-uns des candidats au premier
Brevet firent assez vite : M. Desesquelles, en 8 h. 3' ; le tandem
Chatenet-Simon, en 8 h. 40' ; le tandem Poisson-Mlle J. Gainer, en 8
h. 58' ; M. Maître,
en 9 h. 6'. Mais il est plus significatif encore de souligner que la grande
majorité des concurrents, en confortables, voire élégantes tenues de touristes,
mirent, au contraire, leur coquetterie à faire ce que j'appellerai de la
promenade sportive. Tels d'entre eux, comme le Dr Guébel et son
fils, réalisèrent supérieurement cet idéal d'excursion active, mais cependant
calme et pondérée, en tenue toujours correcte, sans affolement aux carrefours,
où il fallait chercher son chemin sur les écriteaux et sur la carte, sans
aucune nervosité aux contrôles ni à l'égard des contrôleurs ; idéal qui parut
être, d'ailleurs, celui de tout le bataillon des cyclo-touristes du 13 avril.
La partie entreprise par le Comité de Tourisme
cycliste et pédestre du
Touring-Club et par son ardent animateur, M. Clément, est donc, d'ores et déjà,
brillamment gagnée. La preuve est faite que le cyclo-tourisme pour tous,
avec ou sans « poly », survit énergiquement, même à une époque où tout
était conjuré pour le mettre au tombeau. Après la journée parisienne, il faut
attendre beaucoup de celles de Lyon (18 mai), d'Orléans (29 mai), de Digne (1er
juin), de Clermont-Ferrand (6 juillet), de Saint-Etienne (7 juin et 20
juillet), au cours desquelles fleuriront par centaines d'autres brevets
cyclo-touristiques du T. C. F.
Ces brevets, on ne les verra pas
seulement obtenus par une sorte de « vieille garde », de bataillon carré
des vétérans de la bécane, que l'on s'imaginait n'être que les suprêmes grognards
du Waterloo cycliste. Toute une jeunesse y prétend déjà, qui fera vivre d'une
vie plus drue encore le beau sport de la route.
Et ceci est un avertissement pour les
gouvernants qui, dans l'œuvre
de réfection nécessaire de cette route, seraient tentés d'oublier que le
touriste cycliste y exige sa place au soleil, ou même son sentier, à l'ombre.
A propos des brevets provinciaux, je n'ai nulle trace.
Le dérailleur cyclo de mon vélo Chardon |
Par contre pour illustrer l'affrontement entre tenants de la "poly" et de la "mono", je peux d'ores et déjà annoncé que je prépare une série de messages sur la fameuse Polymultipliée de Chanteloup qui contribua à populariser le dérailleur auprès de tous les cyclistes !
pour les récits d'excursions, allez donc à la bibliothèque du tourisme et des voyages - Germaine Tillon - au Trocadéro (6, rue du commandant Schloessing 75016) qui détient une partie du fonds de l'ancienne bibliothèque du TCF ...
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