Pour commencer, donnons la parole à Jean Sapeur.
"... Etape courte et
de moins d'élévation (152 km, et 2.100 m.). Mais au programme,
deux « juges de paix »
de classe: Cols de Glandon et de la Croix de Fer.
Les majestueux lacets du Glandon nous permettent de regarder
bon nombre de concurrents échelonnés à diverses altitudes, et faire des comparaisons
sur le style de chacun. Au départ de Grenoble,
une partie plate permit un démarrage foudroyant ; plus de 30 km dans la
première heure. Un pilote, retardé par une crevaison, fit un retour de
locomotive à en prendre une indigestion,
36
bornes dans l'heure comme petit déjeuner ! Les pilotes étant des cyclotouristes,
que serait-il arrivé avec des professionnels ? Ceci dit en passant..."
En ce qui concerne ce pilote retardé, ne s'agirait-il pas de René Chardon ? Le début de l'article de Marcel Cherva concernant cette troisième étape le laisse à penser. (Même si son nom est orthographié "Chardin" dans le papier...)
"...Ils ne sont plus, ce matin, que 37 à prendre le départ, ce qui nous fait 14 éliminations depuis le début de l’épreuve. Dès la sortie de Grenoble, le train, pour ne pas changer est extrêmement rapide. Un groupe se forme et chacun à son tour, un homme mène. En remontant les concurrents, nous trouvons tout d'abord Gellier qui change des rayons, puis Bontent et Vinzerik qui ont l'air de peiner sérieusement. Chardon qui nous surprend d’être encore là nous ditqu’il a crevé deux fois depuis le départ, ce qui explique sa place. Mais, nous le verrons plus tard, Chardon fera un beau retour.
"...Ils ne sont plus, ce matin, que 37 à prendre le départ, ce qui nous fait 14 éliminations depuis le début de l’épreuve. Dès la sortie de Grenoble, le train, pour ne pas changer est extrêmement rapide. Un groupe se forme et chacun à son tour, un homme mène. En remontant les concurrents, nous trouvons tout d'abord Gellier qui change des rayons, puis Bontent et Vinzerik qui ont l'air de peiner sérieusement. Chardon qui nous surprend d’être encore là nous ditqu’il a crevé deux fois depuis le départ, ce qui explique sa place. Mais, nous le verrons plus tard, Chardon fera un beau retour.
Le temps est toujours splendide. Vraiment l’on
peut dire que les pilotes et organisateurs sont favorisés. A Allevard, où nous
arrivons quelques minutes avant les concurrents, nous trouvons installé en
bonne place le contrôleur, le sympathique Sorrel du VTG. Un groupe passe où se trouvent Cointepas,
Simon, Bernadet, Marmounier etc…Il fait bon dans la délicieuse petite commune
d’Allevard. A 8 H 25, lorsqu’arrivent les premiers, nombreux sont déjà les
curieux qui attendent les concurrents. Nous nous dirigeons maintenant vers Bourgneuf , le temps est frais et la route est bonne. Nous entrons
en Savoie et c’est une certitude de trouver d’excellentes routes. Nous nous
arrêtons un instant et, à notre grande surprise, nous voyons passer Chardon qui
effectue une magnifique remontée, il poursuivra ainsi son effort, allant
parfois à plus de 36 km de moyenne horaire !..."
Sur cette partie d'étape peu accidentée, René Chardon put faire valoir ses qualités de rouleur pour tenter de revenir sur la tête de la "course" avant d'apporter l'ascension du col du Glandon.
En effet à partir de La Chambre, commençait la montée vers ce grand col du Tour de France avant de grimper vers le col de la Croix de Fer.
Et Cherva continue son récit...
"Du GLANDON ET LA CROIX
DE FER
C’est tout d’abord une fausse côte; une repétition
en quelque sorte à la véritable montée du Glandon. Nous traversons la Chambre
et tout le long, nous remontons des concurrents. La route monte en
d’innombrables lacets.et le magnifique paysage qui s’offre à notre vue n’est
pas pour nous déplaire. Quelques kilomètres avant le col, nous apercevons déjà
en-dessous de nous Cointepas et Manzatto qui le suit comme son ombre, qui
grimpent ensemble et qui semblent grignoter les routes.
Louis Cointepas,
grand, et qui monte en danseuse, Manzatto, petit et rablé, qui rappelle en tout
l’Italien Martano, le héros du Tour de France 1934. Voici le passage des cinq
premiers au col du Glandon où il y a un contrôle de signatures : à 11 h
42, passaient Cointepas et Manzatto ; puis à quelques minutes, Bernadet.
Ensuite viennent Simon à 13 minutes et Richard à 25 minutes. Du Glandon, il
reste encore 2 km 500 de côte pour atteindre le col de la Croix de Fer, mais
les positions resteront inchangées et le classement à la Croix de Fer est le
même qu’au Glandon.
Nous nous arrêtons un
instant au sommet de la Croix de Fer pour admirer le magnifique panorama qui
s’offre à notre vue et qui s’étend jusqu’à la vallée de la Maurienne.
Maintenant c’est la descente dans d’impressionnants virages. Nous apercevons
les concurrents qui descendent semblables à des petits points minuscules qui
courent sur la route. Encore quelques virages en épingle à cheveux, une petite
remontée et enfin c’est la descente à pic sur Saint Jean de Maurienne que nous
atteignons à 14 h 15. Nous apprenons là que Cointepas et Manzatto sont arrivés
ensemble à 12 h 50 accomplissant les 153 km en 5 h 50."
Les préoccupations de Jean Sapeur sont plus terre à terre pour finir le récit de cette étape...
"...Descendons la Croix-de-Fer en direction du pays de l'aluminium. Dans
la descente, un magnifique lac de goudron, liquide, épais et attirant, fit
chuter quelques pilotes. Du pétrole et le chiendent d’une brosse bien dure
remirent en état les épidermes avant de prendre la douche réparatrice dans l’établissement municipal
moderne et luxueux de la ville. Municipalité sportive. Que toutes les municipalités
la prennent pour exemple et tout ira bien. Je vous dirai même que cette
municipalité avait un représentant dans le concours, en la personne de M.
Michaud, qui pilotait une machine d'un constructeur régional. C'est tout dire."
Marcel Chervat fait un compte-rendu de la soirée des participants... Mais pas de folie, le lendemain le départ est prévu à 6H00 et le Galibier est au programme.
Le parc fermé est installé à la salle des fêtes de la ville.
Les formalités de l’arrivée s’effectuent parfaitement. On y voit MM Legrand,
commissaire de « L’Auto » qui était à son poste depuis longtemps,
Chapouton, conseiller municipal et président de l’Union Vélocipédique
Mauriennaise, qui assume la charge du contrôle d’arrivée.. Il est aidé de
M ; Michaud, délégué de l’UVF, un sympathique qui était inscrit à
l’épreuve et qui a abandonné à la première étape parce que ses deux collègues
avec lesquels il faisait groupe n’avaient pu arriver à temps. Nous voyons
également MM Combaz, vice président de l’UVM, Ferlando, secrétaire, Retornaz,
secrétaire du CAM.
L’organisation à l'arrivée fut en
tous points impeccables ; nous en profitons donc pour remercier vivement ceux
qui contribuèrent ainsi à faciliter la tâche des organisateurs. Tous les concurrents reçurent
aussi de la Part du public mauriennais un très bon accueil, et les vétérans Landrieux, Panel et Antontin firent grosse impression par leur belle tenue sur la route; prouvtant ainsi que la bicyclette
est un merveilleux moyen pour conserver
une bonne santé.
LA CLOTURE
A 17 h
50 c'était la clôture. Nous apprenons que trois coureurs sont éliminés : Vincerik,
Barra et Pelletier. Gaillot, comme on le sait, avait abandonné.
LA VISITE DU
PARC FERME
Des 18 heures, le
public fut admis
à visiter dans la salle des fêtes, les bicyclettes des coureurs, et tous,
il va sans dire, étaient des fervents de la pédale qui discutaient en
examinant.
RECEPTION A L'HOTEL DE VILLE
A 19 heures, les dirigeants, coureurs et journalistes,
suivant le tour, étaient invités par la
sportive municipalité de Saint-Jean-de-Maurienne, et
ses deux adjoints : le Conseil municipal
presque au complet, Rambaud, président
du Syndicat d’initiative, Lacroix,
représentant de la direction de l’usine d’Alès, Tillet représentant du journal
« L’Auto », organisateur de l’épreuve, Matter, directeur général de
la société du Duralumin, et de nombreuses personnalités.
Avant d’élever son
verre au succès de l’épreuve, M. Thibiéroz, maire, a félicité les coureurs, les
organisateurs, en particulier M. Matter, d’être revenu parmi nous en cette
occasion, et il a dit toute sa satixfaction de recevoir dans la mairie les
coureurs de l’épreuve du Duralumin.
L’épreuve de demain
Le départ sera donné à 6 h du matin.L’étape comporte 153 km.
Saint Jean-de-Maurienne : 0 ; Col du
Télégraphe : 26 ; Col du Galibier : 47,5 ; Col du Lautaret :
53 ; Bourg d’Oisans : 90 ; Laffrey : 120,5 ;
Grenoble : 153.
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