L'étape gourmande...
C'est avec regret que nous quittons aujourd'hui la montagne d'Ardèche pour la Lozère et une autre montagne la Margeride.
Mais il faut encore grimper pour quitter la vallée de l'Ardèche.
Et comme nous n'avons pas le droit d'emprunter le tunnel pour arriver à Saint Cirgues de Montagne, nous montons encore plus haut que les voitures !
Et c'est dans la fraîcheur que nous arrivons dans ce joli village de... montagne. Il s'y tient un concours de chevaux (?) et si nous n'en avons pas saisi toutes les subtilités, nous avons pu admirer de bien belles bêtes.
Pour nous réchauffer, en cette fin de matinée, nous nous sommes même offert un bon chocolat chaud : le 3 août, à l'heure de l'apéro !
Pour le repas de midi, pas question d'un pique-nique au plein vent , nous roulons toujours à plus de 1000 mètres d'altitude...
Nous choisissons de nous arrêter à Lanarce au bord de la N102 que nous devons traverser et c'est une très bonne adresse !
Si Laurence se contente d'une salade composée (délicieuse, paraît-il), je découvre la maoche, spécialité ardéchoise faite d'une panse de cochon farcie à la viande de porc et au chou et c'est délicieux !
La bière ardéchoise parfumée aux myrtilles l'était également...
Rassasiés, nous prenons la route de la vallée de l'Allier -ça descend, ça descend !- et plus particulièrement la ville de Langogne, 3ème ville de Lozère avec ses 3000 habitants...
Un musée où l'on voit toutes les procédures de tranformation de la laine des moutons en fil.
Installée dans un ancien moulin, c'est l'eau de la petite rivière, qui répond au doux nom de Langouyrou, qui fait tourner la grande roue. Et c'est cette roue qui par tout un système de poulies fait fonctionner toutes les machines de la filature. L'eau de la rivière servait également au lavage de la laine.
C'est au deuxième étage que se trouve la vedette du musée : une Mull-Jenny...Une machine qui servait à transformer le fil cardé en fil tordu et étiré. Cette Mull Jenny peut effectuer le travail de plusieurs dizaines de fileuses avec ses 120 broches ! Imaginez la révolution, la crise qu'a pu entraîner l'arrivée d'une telle machine vers le milieu du 19ème siècle dans les campagnes françaises ! C'est assez impressionnant de la voir fonctionner, c'est le seul exemplaire qui existe encore en France (elle est même classée monument historique).
Il y a 150 ans, c'était la Révolution industrielle qui arrivait d'Angleterre avec sa modernité, ses produits de grande consommation mais aussi son lot de chômage, de misère et d'exploitation.
La laine aujourd'hui fabriquée est vendue au magasin du musée.
Nous avons continué notre étape en longeant le lac de Naussac, un lac de retenue qui nécessita l'évacuation et la destruction de plusieurs villages. Voici 24 ans nous y étions déjà passés lors de notre "voyage de noces" en tandem, trois jours avant notre abandon pour cause de varicelle... (je crois avoir déjà raconté l'épisode.)
Nous avons prévu de faire étape au camping de Grandrieu et nous montons vers ce village de Margeride sans nous arrêter à la Chapelle Saint Méen qui nous intrigue pourtant à cause du "linge" suspendu près de la fontaine. Il s'agit en fait d'une fontaine miraculeuse dont l'eau soigne les maladies de peau.
Dans cette montée vers Grandrieu, nous avons bien remarqué un camping à 5 km de notre but mais c'est en arrivant au village que nous réalisons que nous avons raté notre couchage... le camping du moulin.
N'ayant aucune envie de refaire ces 5 km d'ascension demain matin, nous décidons de passer la nuit à l'hôtel...
L'hôtel Laures, à Grandrieu, est encore un hôtel comme il en reste dans la France profonde (Et c'est un compliment !!!). Nous avons une chambre confortable...
Et je vous dis pas le menu de la demi-pension...
Après la soupe (le litre de rouge est inclus au menu, bien sûr),
...et bien sûr, fromage ET dessert.
Le tout à un prix défiant toute concurrence ! Alors plutôt que de nous arrêter dans des hôtels et des restos de chaîne, en périphérie des villes, si on cherchait des bons petits établissements comme l'hôtel Laures... C'est vrai qu'en vacances, on a le temps de chercher, de découvrir... C'est vrai aussi qu'il y a parfois des mauvaises surprises (Je me souviens d'un restaurant dans le Cantal, à Ferrières Saint Mary, je crois, et je cite car il a dû fermer depuis... au cours d'un voyage à vélo aussi. Ce resto avait servi, je pense, de modèle au "Tord-boyau" de Pierre Perret ! Je revois encore la belle empreinte digitale sur le beurre qui accompagnait mon jambon de pays ! Mon coq au vin, sans vin, et sans doute sans coq... et les mille-feuilles de la patronne qui ne devaient avoir que deux ou trois feuilles... Mais même dans ce cas, on s'en souvient 15 ou 20 ans après alors que le repas que j'ai fait la semaine dernière au Buffalo machin...)
Pourtant, cette nuit-là, malgré la literie confortable, je n'ai pas bien dormi... la digestion peut-être ? Il aurait sans doute faire une étape de nuit après un tel repas...
Tu parles "jeun's" : "Et je vous dis pas le menu de la demi-pension..." C'est vrai que nous parlons tous comme cela aujourd'hui. Mais à l'écrit ce n'est pas très joli à lire : la négation serait bien venue.
RépondreSupprimerSinon, rectification : je n'ai pas mangé de salade composée à Lanarce (mais hier - 21/08 - à Blandy les Tours, pour notre dernière sortie des vacances). J'ai pris un magret de canard et son caramel aux châtaignes, qui éait, je confirme, délicieux !