Profitant d'être dans l'Aveyron en ce début de mois d'août 2010, j'ai décidé de reprendre la route de Mon Tour de France 1959 ! En effet, j'avais escamoté l'an passé une partie de l'étape ALBI - AURILLAC pour pouvoir passer par Decazeville. Ainsi je n'avais pas parcouru les routes allant de Baraqueville à Viellevie en 2009.
J'ai réparé une partie de cette petite faute de goût en parcourant la vallée du Lot d'Entraygues sur Truyère à Vieillevie lors de la dernière étape de notre voyage 2010 (Photographiant 51 ans après le pont sur la Truyère qui n'a pas tant changé).
Le samedi 6 août, j'ai donc repris mon vélo -j'allais dire" mon vélo de pèlerin", comme on dit "mon bâton de pèlerin" et on verra tout à l'heure que l'expression n'est pas totalemnt inappropriée- pour monter la côte de Polissal qui décima le peloton des favoris en 1959 avant la grande lessive de la côte de Montsalvy.
Je dois parcourir une grosse trentaine de kilomètres par des jolies petites routes...
...pour arriver sur le parcours du Tour 1959, à Muret le Château. C'est sur cette route, entre Rodez et Polissal que la grande bagarre fut déclenchée par Anquetil et Baldini.
Les coureurs n'eurent certainement pas le temps d'admirer le paysage : moi oui...
Villecomtal.
Voici le compte-rendu de l'étape tel qu'il fut publié dans le Miroir des sports du jeudi 9 juillet 1959 :
Ce n'est pas très lisible... alors, traduction :
"13ème ETAPE : Albi-Aurillac (219 km.)
ROUTES serpentant à travers Ies magnifiques paysages du Rouergue, de l'Aveyron et du Cantal, mais d'une exceptionnelle dureté et qui autorisaient toutes les attaques, avec la côte de Polissal un véritable col de 4 km 900 avec pourcentage moyen de 8 à 1O p. 100 (3ème catégorie), et le Col de Montsalvy (2e catégorie). Temps très chaud, rendant la courte pénible pour les hommes lancés sur ce parcours très accidenté.
Et c'est vrai qu'elle est difficile cette côte de Polissal...
"Les faits marquants : Une échappée lancée à la sortie de Rodez groupe Anquetil, Baldini, Anglade, Bahamontès. Ils ne devaient plus être rejoints. Derrière, un peloton comprenant Vermeulin, Rivière, Hoevenaers, Gaul, Bobet attaquait Polissal avec 2' 50" de retard. Une crevaison de Gaul dans Montsalvy, suivie d'un retour trop rapide sur ses rivaux directs, allait provoquer son effondrement qui se chiffre à 20' 40" à Aurillac. Autres victimes de la journée : Bobet et Vermeulin. Anglade, très brillant, gagne l'étape devant Jacques Anquetil."
Photos de la défaillance de Charly Gaul, vainqueur du Tour 1958, les années se suivent...
"Gagnants et perdants : GAUL est le grand perdant de la journée, 20' 40". Vermeulin, qui termine à 22', est dépouillé de son maillot jaune à la suite de sa grosse défaillance de Montsalvy. Hoevenaers devient le nouveau maillot jaune avec Anglade pour « dauphin ». Rivière se retrouve pratiquement à égalité avec Anglade, et Bahamontès, meilleur attaquant du jour, affirme ses prétentions à la victoire finale. Baldini tire admirablement son épingle du jeu. Nombreux abandons, dont ceux de Dejouhannet et Pavard."
Au retour de notre Voyage 2010, nous étions passés à Vieillevie, nous avions continué sur la route de la vallée alors que l'année dernière, comme les coureurs de 1959, nous avions quitté la vallée du Lot par la terrible côte qui mène à Montsalvy.
"Le maillot jaune : VERMEULIN s'est courageusement battu, mais il était encore « trop tendre » pour une étape aussi rude. En détresse dans le col de Montsalvy, il s'est vaillamment accroché, mais il rentre dans le rang. Le régulier Belge Hoevenaers, qui se trouvait dans la bonne échappée, lui succède. Il sera un leader qui s'efforcera de durer, mais dont les chances demeurent limitées et qui manque de ce panache qu'on aime voir à un « meneur de jeu » du Tour."
Michel Vermeulin.
Mais en ce samedi du mois d'août 2010, je quite la route du Tour 1959 pour regagner Decazeville par Conques.
Ferme du Rouergue.
Autruches du Rouergue...
...et Conques !
Sur la route de Saint Jacques de Compostelle...
On croise beaucoup de pèlerins qui cheminent avec leur gros sacs sur le dos.
Quand tu lis "Saint Jacques 1319 km" et que tu vois la pente du chemin... tu as intérêt à avoir le moral ou la foi !
Quant à moi, par cette petite route qui monte vers Noailhac, je trouve que je n'ai pas de bonnes jambes... Mon frein arrière fait du bruit, comme s'il frottait sur la jante alors je m'arrête et je découvre que ladite jante est "déchirée" sur une douzaine de centimètres ! Et en plus le ressort de mon frein est cassé !
Comme s'il y avait une grosse hernie sur la roue. Alors je décroche mon frein pour que ça ne frotte plus, d'où l'intérêt d'avoir quelques outils dans la sacoche. Si j'étais un pèlerin, sans doute ferais-je une petite prière pour ne pas déjanter dans la grande descente qui m'attend !
Et c'est à petite allure (cette descente de La Bessenoits à Decazeville, je la dévale d'habitude à 40 ou 50 km/h ! Aujourd'hui, c'est 15 à 16 km/h...) que je rentre sans encombre, à part une crevaison !
Je pense que le voyage a fait souffrir mon matériel, les années prochaines il faudra que je répartisse mieux les bagages sur la machine : l'installation de deux sacoches surbaissées à l'avant devrait remédier au problème. Ou bien l'achat d'un vélo plus robuste comme celui que j'ai vu à Saint Christophe...
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