Ce message aurait dû paraître au début du mois de juillet, juste avant que je ne me lance dans l'aventure du PBP Audax avec le vélo de René Chardon. Hélas, trois hélas... j'ai été contraint de renoncer à ce beau projet (mais ce n'est que partie remise, promis !). Alors, souvenons-nous, c'était il y a plus de 80 ans !
1931, un jeune agriculteur de Seine et Marne décide de participer au Paris-Brest-Paris Audax dont c’est la première édition.
René Chardon est né le 23 avril 1908, il fait du vélo depuis son plus jeune âge. Il pratique autant le cyclisme de compétition que la randonnée cyclotouriste.
L’année
de ses 23 ans il décide donc de s’aligner au départ
du PBP Audax au côté du président de son club,
Lagny Thorigny Sportif, Paul Dunas.
Afin
de préparer la grande épreuve, il multiplie les
randonnées au long cours, participant notamment au Brevet des
Randonneurs Français, organisés par l’Audax Club
Parisien depuis 1921. Ces Brevets des Randonneurs Français
sont les ancêtres des Brevets de Randonneurs Mondiaux !
Le 3 septembre 1931, à
4h15, les deux équipiers du Lagny Thorigny Sportif prennent le
départ de PBP Audax 1931 aux côtés de 89 autres
cyclotouristes. Mais ce n’est pas vraiment le cas si j’en crois
l’anecdote rapportée par Bernard Déon dans son livre
"Un siècle de brevets d'Audax cyclistes" qui indique
que :
"...Au
premier contrôle à Dreux, après 76 km, quelques
attardés rejoignent leurs camarades. Parmi eux, Dunas et
Chardon que leur hôtelier n'a pas réveillés et
qui ont été autorisés à partir après
le peloton...".
En cette année
1931, il y eut donc trois pelotons sur le parcours de Paris Brest
Paris : celui des pros qui vit triompher l'Australien Opperman,
celui des randonneurs (sous l’égide de l’ACP) et celui des
Audax.
Plutôt qu’un
long discours pour conter les aventures de nos deux Seine-et-marnais
et de leur compagnons, je préfère reprendre ici des
articles de presse conservés précieusement par René
Chardon.
Je ne sais
malheureusement pas de quels titres il s'agit !
Les Audax sont
partis pour effectuer Paris-Brest et retour
On
sait qu'en marge de la formidable épreuve Paris-Brest et
retour se déroule, sur le même itinéraire, une
compétition réservée aux Audax, sportifs luttant
pour la gloire, puisqu'ils ont comme prix un insigne-souvenir.
Quatre-vingt-onze
vaillants que ne rebute pas la lourde tâche d'effectuer cette
sortie de 1.200 kilomètres se sont engagés.
En
voici la liste avec leur numéro de brassard :
1.
Burger ; 2. Arnal ; 3. Zehnder ; 4. Lemal ; 5. Vergés ; 6.
Milhirows ; 7. Fournier ; 8. Collin ; 9. Echivard
; 14. Bailly ; 15.Seumarin ; 16. Richard ; 17. Maillochon ; 18.
Bouthier ; 19. Bourgeot ; 20. Lannier ; 21. Galland ; 22. Gourre; 23.
Alinovi ; 24. Wiszner ; 25. Briand ; 26. Fèvre ; 27.
Noret ; 28. Duprés ; 29. Magne; 30. Gallard ; 31. Moulin ; 32.
Dunas ; 33. Duquennoy ; 34. Ohardenal ; 35. Con-ry ; 36.
Cauzac ; 37. Althen ; 38. Adam ; 39. Maître ; 40. Leblanc ; 41.
Columeau ; 42. Poiret; 43. Faverjon ; 44. Judrin ; 45. Rousselle ;
46. Vernant ; 47. Olivieri ; 48. Martin ; 49. Baloche. 50. Colboc ;
51. Pain ; 52. Vigneron ; 53. Goirre ; 54.
Chardon ; 55. Viallon ; 56. Rivierre ; 57. Séasseau ;
58. Hervé ; 59. Bayelle ; 60. Villeneuve ; 61.
Verneull R. ; 62. Verneuil M. ; 63. Tozzi G. ; 64. Tozzi H. ; 65.
Tozzi P. ; 66. Théret ; 67. Marion ; 68. Daude ; 69.
Hixon ; 70. Réchaux; 71. De Malherbe; 72. Philippe ; 73.
Carpentier ; 74. Minard ; 75. Grimm ; 76. Legoffre ; 77. Mériaux
; 78. Trébessos ; 79. Cocault ;
80.
Rodriguez ; 81. Borsetti ; 82. Ronneaux ; 83. Leroy ; 84. Peltier
; 85. Gouzay ; 86. Delpuyette ; 87. Wehrle ; 85. Requier ; 89.
Mouzay ; 90. Lecouteux ; 91. Pippo.
Les
opérations préliminaires du départ se sont
déroulées ce matin au Petit Journal de 3 h à 3 h
45. Après quoi, les concurrents se rendirent en cortège
à la Porte Maillot où le départ réel fut
donné à 4 heures.
On
sait que la moyenne horaire de marche a été fixée
à 20 kilomètres avec arrêt tous les 50 kilomètres
environ.
Deux
repos de quatre heures chacun sont prévus au cours des
deuxième et troisième nuits.
En
outre, des contrôles de route assurés par les
capitaines, des contrôles secrets sont prévus, les uns
avec timbrage des carnets remis au départ, les autres avec
signature.
A
signaler particulièrement, au départ des Audax, la
présence de Gaston Rivière, second de Paris-Brest en
1901.
Les
Audax à allure réglementée
A
LAMBALLE
Sont
passés ensemble à l'heure prévue : 6 h. 37
m. aller.
Burget,
Arnal, Zehnder, Milhiroux, Oxenhendier, Toutain, Maillochon,
Bourgeot, Gourre, Alivoni, Briand, Fèvre, Noret, Duprès,
Gallard, Dunas, Duquennoy, Chardenal, Conry, Adam, Leblanc,
R,ousselle, Martin, Baloche, Colboc, Plain, Vigneron, Coirre,
Chardon, Viallon, Bayelle, Villeneuve, G. Tozzi, H. Tozzi, P.
Tozzi, Daudé, Hizon, Réchaux, Philippe, Carpentier,
Minard, Grimm, Legoffre, Mériaux, Trébessos, Rodriguez,
Borsetti, Leroy, Peltier, Wehrle, Mouzay, Lecouteux, et Pippo.
A
9 h. 30 arrive à la papa Rivierre, très fatigué.
Les autres sont loin.
A
abandonné au contrôle de Lamballe : Gallard.
A
GUINGAMP
Dès
8 h. 30, l'animation grandit aux environs du contrôle installé
à l'hôtel de l'Avenue, sous la direction de M. Jean Le
Cam et à 9 heures, c'est une foule nombreuse qui attend les
Audax parisiens.
Le
premier groupe se présente à 9 h. 31, en retard d'une
demi-heure sur l'horaire prévu, retard imputable à la
pluie. Ce groupe est composé des suivants :
17.
Maillochon; 53. Goirre; 22. Gouré; 73. Carpentier; 55.
Vialïon ; 33. Duquennoy; 49. Balloche; 80. Rodrigue ; 19.
Bourgeot ; 70. Réchaux ; 68. Daudé; 60. Vilieneuve;
72 . Philippe ; 32. Dunas; 26. Fèvre; 87.
Wehrle ; 74. Minard; 54. Chardon; 25. Briand; 38. Adam;
35. Conry; 59. Payelle; 28. Duprez; 76. Legoffre; 90.
Lecouteux; 51. Pain; 77. Mériaux.
Les
passages se succèdent ensuite et à 10 h 10 tous les
arrivés prennent le départ vers Brest.
A
MORLAIX
C'est
devant une double haie de spectateurs garnissant les trottoirs
de la rue de Brest que s'est présenté au contrôle
de Morlaix le premier Audax, Rodrigues, à 12 h. 50.
Un
groupe de 20 routiers suivait à 5 minutes.
A
14 h. 30, trente-cinq hommes au total se dirigeaient sur Brest.
Le
moral des Audax demeure bon, mais tous se plaignent du vent debout
qui les a gênés terriblement.
Le
contrôle à Morlaix était assuré par M.
Thomas, délégué de l'U. V. F., assisté de
M. Le Guiner, membre de l’U. V. F. et de M. Le Bars, de l'U. S, M.
Le
départ a été donné par M. Bourgot,
député-maire.
A
BREST, LE PELOTON EST REDUIT DES DEUX TIERS
Brest,
4 septembre. — Malgré le temps exécrable une foule
qu'on ne peut évaluer attendait stoïquement sous la pluie
l'arrivée des routiers appartenant à l'Union des Audax
cyclistes parisiens.
Le
vent debout gêna énormément la marche des
cyclistes et c'est avec un retard de 55 minutes que les premiers
se présentent au pointage des feuilles de route tenues par MM.
Kerlerou, Pouliquen, Chevallier Lucien, Chevallier Fernand et
Maudire, de l'U. V. F.
Les
premiers arrivants nous signalent que les capitaines de route
pour la partie Rennes-Brest ont abandonné à cause du
mauvais temps.
Ensuite,
un coup de téléphone des officiels nous signale que le
contrôle de Brest sera prolongé de 1h30; c'est donc à
22 h10 que les derniers devront être poinçonnés.
Ordre
des arrivées à Brest : 1er Menaut, ; 2e
Fèvre; 3e Chardon; 4e Legoffre; 5e
Chardenal; 6e Villeneuve; 7e Goure; 8e
Oxenheudler; 9e Duguénoy. 10e
Goure; 11e Adam; 12e Pam; 13e Dunas; 14e
Philippe; 15e Trebesso; 16e Alinoir; 17e
Conry; 18e Minard; 19e Richaux; 20e
Vigneron; 21e Dupré; 22e Werhle; 23e
Payelle; 24e Lecouteux; 25e Bourgeot, à
17 h. 50; 29e Rodriguez, même temps.
30e
Carpentier, à 17 h. 58; 31e Mailloche, même
temps; 32e Peltier, à 18 heures
A
18 h. 10 un premier peloton, composé de 22 coureurs, conduit
par les capitaines de route Parain, âgé de 56 ans, et
Defeye, reprend le chemin de Paris ; puis à 18h25 un deuxième
peloton, composé de 8 coureurs, démarre également,
tandis que Amal et Oxenheudler se réchauffent au contrôle
en attendant d'autres concurrents, ne tenant pas à faire
la route tous les deux sous un temps pareil.
A
18h51, arrive Hixon qui paraît très fatigué.
Maudire.
Un
peu avec eux sur la grande route
Douze
hommes, ont surgi dans la nuit, marqués par douze feux
pointant dans le noir… à 15 kilomètres d'Alençon.
« Attention !
les cafouilleux », nous crient les capitaines de route
Aprest et Durecu qui, nous ayant ensuite reconnus, François
Corrue, de l'UVF, et moi, s'emprèssent de nous présenter
ceux qui, parmi les survivants, composent actuellement le
peloton de tête : Alinovi, Duprès, Conry, Goirre,
Philippe, Mériaux, Trebessos, Lecouteux, Legoffre,
Villeneuve, Fèvre, Duquennoy
A
23h20, les douze cyclotouristes, toujours groupés, arrivaient
à l'Hôtel de la Renaissance, où était
installé le contrôle; une belle ovation, de la foule
enthousiaste les accueillait aussitôt.
Nous
pointâmes ensuite : Pain à 23h30; Minard et Viallon à
23h 36, Réchaux, Chardon et Dunas à 23h44 ; Arnal à
minuit ; puis : Adam, Carrpentier; et Bayelles à 0h15; Wehrlé
à 0h30 ; Maillochon à 2 h. 35.
Et
chacun de conter ses impressions.
Voici
les tuyaux recueillis : Le vent debout rendit la tâche des
routiers très difficile à l'aller, au point qu'à
Brest les premiers étaient en retard de 1 h. 15 sur
l'horaire. 'Au retour par contre, le vent fut favorable, et à
Rennes le groupe était en avance d'un quart d’heure .
Etendu
sur une banquette de café je note : Burger, président
de l’UACP a abandonné; de même que Rousselle, qui
mena trop souvent ; Lasmer, vice-président de l'A.C.P., tombé
à Broons ; de Malherbe, Gaston Rivierre, Milhiroux, l'homme
aux huit-reflets ; etc.
Mais
le silence s'est fait quelque part... Le café du contrôle,
trop bruyant, n'abritera pas les concurrents que, gentiment, les
officiels ont dirigés vers la salle des Fêtes, pour un
repos de quelques heures.
M.
Poisson, correspondant de L’auto, affiche les dernières
dépêches concernant la course Paris-Brest et retour, et
chacun d'en commenter aussitôt le contenu, tout en détaillant
au mieux les machines que les Audax ont abandonnées sur le
trottoir.
A
3 h. 30, nous repartions en compagnie de tous les arrivants,
regroupés.
Randonnée
sans histoire, tous les rescapés étant absolument
frais, dispos.
Nous
touchâmes Mortagne à 5h20 et Verneuil à 7h50.
Là,
filant vers Paris, pour l'arrivée, nous quittâmes nos
camarades avec beaucoup de regret. — René Chesal.
LES
AUDAX ont terminé, hier, leur randonnée PARIS-BREST
et RETOUR
SALUEZ,
S.V.P.
Lorsque
ceux-là sont arrivés, qui venaient de faire aussi 1200
kilomètres, on ne les attendait guère à Buffalo.
Il y avait tantôt deux heures qu'Opperman s'était enfui
sous des tombereaux de vivats, Mottiat, héros passé, et
Frantz, héros du jour, devisaient assis sur une balustrade ;
on pouvait se demander, tant paisibles étaient leurs traits,
lequel des deux arrivait de Brest; des Pélissier et des
Leducq occupaient la piste et l'attention des idolâtres.
C'est
le moment que les Audax ont choisi pour arriver. Entre deux courses,
on a fait faire un tour de piste aux vingt-quatre rescapés.
Naturellement, on les a applaudis et de bon cœur; pourtant ce
n'était pas les grands cris, les grands bans, le grand délire
; ce n'étaient que les Audax, des piqués et des
amateurs.
Ils
n'avaient point de maillots qui tapent à l'œil. Ils
n'étaient pas couverts de cette boue qui fait exploser
l'enthousiasme. Leurs visages n'étaient pas déchirés
de rictus. Ils étaient habillés, coiffés et
chaussés comme tout un chacun qui se sert d’un
vélo pour aller à son «business». Celui qui
n'avait qu'une culotte à se mettre et qui en avait laissé
le fond sur sa selle, n'a pas voulu participer au défilé,
par pudeur. Un autre qui portait un maillot en trois couleurs, a
endossé, par dessus, un pull-over terne pour qu'on ne
l'accuse pas «d'en installer ». Un autre n’avait pas de
bas sous un knicker-bocker avachi. Qu'est-ce qu'ils avaient
comme engins ? De bons gros cycles envahis par l'attirail que méprise
an pur-sang : des pneus ballons, des dérailleurs, des
appareils sonores, des usines électriques, des sacoches
ventrues, des garde-boue, des phares gros comme des soupières,
est-ce que je sais ?
Quels
sont les as, parmi ces gars-là ? Il n'y en a pas, du
moins officiellement : celui qui se sent une forme part en tête
et Ies autres suivent sa roue et sa moyenne. On fait la pose tous les
cinquante kilomètres, on s'arrête pour déjeuner
et pour dîner ; pour trois nuits, dans le vent et sous la
pluie, on s’est contenté de quelques bottes de paille,
pendant deux fois quatre heures, dans un coin de dancing provincial.
On
ne pouvait pas les mettre dans on lit pour deux raisons : parce qu'on
n'aurait pas pu les en sortir et les regrouper, et aussi parce qu’une
chambre d'hôtel, c'est des frais inutiles.
Des
frais inutiles dans Paris-Brest et retour ? Sans blague ? Et les
maisons ? Et les marques ? Les maisons, les marques, c'était
eux-mêmes, ouvriers, mécanos, employés,
représentants de commerce. L’un dans l’autre, l'équipée
qui a duré depuis jeudi à l'aube jusqu'à ce
soir au coucher du soleil, leur a coûté
500 francs. C'est une somme pour une bourse moyenne !
Alors,
il y avait les prix ? Mais oui, une petite breloque émaillée,
dont la valeur est égale au déboursé de
l'engagement. A ceux qui sont partis on a remboursé
l'engagement, ils étaient 81; aux 23 qui sont arrivés,
on a remis la breloque.
Quand,
sur le parcours, les As les ont croisés, la première
fois, à Lamballe, ils ont dit :
«
Tiens, v'là les Audax !... »
La
deuxième fois, à Houdan, les As sont passés à
côté et les ont pris pour des cafouilleux suiveurs.
Oh!
nous sommes d'accord ; pour Paris-Brest et retour, ils ont mis
quatre-vingt-cinq heures, quand Opperman n'en a dépensé
que cinquante ; mais s'ils sont allés moins vite, ils sont
restés plus longtemps ; ils se sont arrêtés, ils
se sont reposés; s'ils I’ont fait, du benjamin, qui a 18
ans, jusqu'à l'ancêtre qui en avoue 43, c'est qu'ils
l'ont bien voulu. S'ils ne recherchent ni les ponts d'or ni la
popularité, c'est que ça ne les intéresse pas
ou qu'ils n'ont pas la classe.
Et
après ? -L'auriez-vous fait, vous, Paris-Brest et retour, même
dans ces modestes conditions, pour le plaisir, pour un peu d'hébétude
et d'éblouissement à l'arrivée, pour très
peu de spectacle et beaucoup de sport ?
Oui
? Alors, vous auriez pu, quand les Audax sont arrivés hier à
Buffalo, leur servir un peu plus d'acclamations. Vous savez, votre
enthousiasme, maître Populo, Opperman peut en avoir sa part
énorme, et tous les autres l'avoir encore tout entier, comme
pensait le père Hugo.
L'auriez-vous
fait, vous, Paris-Brest et retour, en 85 heures de pluie et de vent
pour un rien de gloire ?
Non
? Alors, quand les Audax sont arrivés, vous auriez pu ôter
votre casquette.— M. B.
CEUX
QUI TERMINERENT
24
cyclotouristes ont terminé l'épreuve qu'ils
s'étaient imposée, hier soir à 17h au vélodrome
Buffalo.
Les
conditions atmosphériques nettement défavorables
pendant la première partie du parcours ont rendu l'épreuve
très pénible; cependant, au retour, une juste
récompense attendait ceux qui avaient su triompher de mille
maux ; le vent, en effet, sans être très fort,
soufflait favorablement.
Nous
commenterons plus longuement demain, le premier Paris-Brest-Paris
Audax, nous contentant aujourd’hui d’indiquer le nom de ceux
ayant terminé les 1200 km dans le délai imposé.
Les voici :
Arnal,
Chardon, Maillochon, Alinovi, Fèvre,
Duprès, Dunas, Duquennoy, Conry,
Adam, Pain, Goirre, Vialon, Villeneuve, Réchaux, Philippe, Carpentier, Minard, Legoffre, Mérîaux, Trébessos,
Pelletier, Wehrlé, Lecouteux.
PARIS
BREST ET RETOUR
La
France entière est aujourd’hui informée des moindres
détails de cette course au renom mondial, la plus dure, la
plus longue et la plus pénible qui existe et qui se dispute
une fois tous les dix ans. A côté des coureurs
professionnels qui terminèrent au nombre d'une douzaine, nous
avions cette année une catégorie « Audax »,
c'est-à-dire routiers amateurs payant tous les frais de leur
poche, n'ayant rien d'autre à attendre comme prix de leurs
efforts qu'un insigne en argent et un super-brevet. Il y eut 91
inscrits qui, partis le jeudi 3 septembre, revinrent seulement au
nombre de 23 le dimanche soir à Paris où des milliers
de sportmen leur firent une ovation indescriptible.
Nous
étions tous inquiets du résultat qu'allaient obtenir
nos deux représentants de Lagny et c'est avec la plus vive
satisfaction que toute la presse sportive nous apporte l'heureuse
nouvelle de leur succès.
René
Chardon et son président, Paul Dunas, ont donc accompli
Paris-Brest et retour en moins de 85 heures de course. Surmontant
toutes les défaillances, luttant contre les éléments
déchaînés, ils ont démontré à
tous leur courage formidable et la persévérante
régularité de leur machine humaine. Une petite fête
intime et spontanée permit à quelques-uns de leurs
admirateurs de leur offrir les gerbes de la victoire et malgré
leur fatigue visible, leurs yeux émus nous témoignèrent
leur grande satisfaction. M. Dunas sut dire aux jeunes gens de son
club que bien des fois, au cours des nuits interminables, il avait
songé dans son dur calvaire à l'exemple qu'il donnait à
sa société et aux sportifs de la région, et
cette pensée l'aida à surmonter toutes les
défaillances. Bel exemple, en vérité, que nous
aimerions voir commenter plus grandement et surtout voir suivre plus
souvent par notre jeune génération. Le brave vétéran
Dunas a maintenant terminé sa carrière active avec un
palmarès d'amateur que personne n'a encore égalé,
puisqu'il est le seul « Audax » possesseur de tous
les brevets. Et son élève Chardon, à 23 ans,
peut être fier des succès qu'il a déjà
obtenus.
Dans
quelques jours, l'occasion sera donnée à tous leurs
admirateurs de leur prouver leur reconnaissance et de les fêter
comme il convient. Sportifs régionaux, soyons fiers d'eux et
encourageons de tels exploits.
C'est une belle épopée que celle-ci. Quand on voit les machines sur lesquelles ils roulaient, ils n'en ont que plus de mérite.
RépondreSupprimerC'est beau d'être passionné...
Sympa ce rappel de l'histoire de notre passion !
RépondreSupprimerMon Oncle René Dupuis dit "Grassin" était un très bon coureur de ce Club don le siège a été en divers endroits a lagny & Thorigny. Mr Duhault Garagiste a Thorigny en était le président plusieurs année en 1924 le club a fait scission le siège a Dampmart place des Ormes le (Cyclos Club)ou habitait....... René Dupuis
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