Hélas, en feuilletant la revue, on ne connait pas les sujets d'interrogation du Normand. Dans son éditorial, Abel Michéa nous apprend simplement que Maitre Jacques envisage de s'attaquer au Tour d'Espagne plutôt qu' au Giro d'Italie car il veut être le premier coureur à inscrire son nom au palmarès des trois grands Tours : il y réussira en... 1963.
Vainqueur de son premier Tour de France en 1957, il a été en 1960, le premier Français vainqueur du Tour d'Italie. Il a battu le record de l'heure de Coppi et porté le maillot jaune du Tour de France du début à la fin en 1961 ! Quel champion, n'est-ce pas ?
Dans le traditionnel numéro de présentation, il fait face à Rik Van Looy qui se pose en rival du champion français. En cette année 1962, l'organisation innove en cédant à la pression des groupes sportifs, la formule par équipes nationales et régionales est abandonnée pour laisser place aux équipes de marques qui salarient tout au long de l'année les coureurs. Evolution normale ? L'éditorialiste Abel Michéa évoque quant à lui un "mauvais départ".
Pellos parle d'un Tour de VRP !
Quand parait ce numéro 20 du Miroir, le Tour de France est déjà parti. Abel Michéa sonne la charge sous le titre "Le monstre massacré ?" :
"Les négociants en muscle sont réjouis de sa naissance. Les commerçants de tous poêles, réfrigérateurs, apéritifs, spaghettis ont carillonné l'avènement. Il est né le divin enfant. Il fit ses premiers pas. (...)
"Les négociants en muscle sont réjouis de sa naissance. Les commerçants de tous poêles, réfrigérateurs, apéritifs, spaghettis ont carillonné l'avènement. Il est né le divin enfant. Il fit ses premiers pas. (...)
Le Tour, même monotone c'était, sur les routes de France, une espèce de monstre sacré. Souhaitons qu'on n'en fasse pas un monstre massacré."
La charge est vive, on connait la suite et le succès de plus en plus populaire de l'épreuve, même quand l'épreuve devint, en effet, un monstre massacré !
Pellos avait bien prévu les luttes à venir : un tournoi opposant une marque de vin cuit contre un fabricant d'appareils électroménagers. La société de consommation prenait le pas sur la Société des nations...
Entouré d'une équipe tout à sa dévotion, Jacques Anquetil remporta son troisième Tour de France tandis que son équipier Altig gagna le maillot vert. Van Looy fut éliminé sur chute, Planckaert finissait deuxième et Poulidor, dont c'était le premier Tour de France, troisième.
Et Pellos dénonce un Tour des patrons : un peu subversif, ce journal, non ?
Les années qui suivirent, et jusqu'aux années 80, Miroir demanda le retour aux équipes nationales. Je me souviens avoir même répondu à un sondage, ou bien signé une pétition, évoquant le sujet.
En octobre 1962, Anquetil fit une nouvelle fois la une du magazine cycliste, avec Poulidor en retrait. Photo du Tour de France sans doute, mais elle n'est pas légendée.
Pellos dessine les champions en visite au salon du cycle, la vedette étant Jean Stablinski, tout nouveau champion du monde.
Pour terminer cette revue de presse anquetilienne de l'an de grâce 1962, il reste cette une du numéro 25 du mois d'octobre, qui quelques années plus tard se nommera "Le Livre d'or".
Un petit dessin valant mieux qu'un long discours, Pellos synthétise de façon claire et humoristique cette saison 1962.
(à suivre...)
Cela fait du bien de vous retrouver d'autant plus que vous me gâtez en commençant la nouvelle année avec "mon" champion Jacques Anquetil.
RépondreSupprimerQuel bain de jouvence de le retrouver sur ces "Unes" du Miroir du Cyclisme, ce merveilleux magazine. Avec chacune resurgissent des tas de souvenirs, des moments radieux de mon enfance.
Merci et mes meilleurs vœux pour une année pleine de joies familiales et sportives.
Avec mon amitié.
Jean-Michel
Merci beaucoup et bonne année à vous aussi.
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