Pour parfaire la préparation de Bordeaux Paris, nous avions décidé de participer à ce Brevet de Randonneurs Mondiaux de nuit (une bonne idée !) et d'y ajouter un aller-retour La Ferté Gaucher - Noisiel. A l'arrivée le compteur affichait plus de 440 km !
L'inconvénient de ce genre de randonnée, c'est que je prends moins de photos mais de toute façon mon appareil fonctionne mal en ce moment...
Après un petit échauffement d'une soixantaine de km, nous sommes à Noisiel vers 19h30 pour prendre le départ à 20h00 avec une quarantaine d'autres cyclos...... dont deux "tricycles couchés" (quel est le véritable nom de ces engins).
Pierre Théobald et l'équipe de l'ACP organisent ce départ de main de maître et ce sont deux pelotons d'une vingtaine d'hommes qui quittent Noisiel pour une belle nuit sur le vélo !
Sur la route de la Picardie, il nous faut traverser le Nord de la Seine et Marne avec un petit vent défavorable. Dans mon petit groupe d'une douzaine d'hommes, il y a Pascal qui prépare avec moi Bordeaux Paris ( Le "bossu", au premier plan sur la photo) et Bernard, du club de Dammarie les Lys (Cuissard rouge et blanc, casaque jaune !).
A Betz, après 55 km, nous décidons de nous arrêter tous les trois pour revêtir nos tenues de nuit (Non, pas nos pyjamas !) et manger un petit morceau. Un troisième cyclo se joint à nous et nous continuerons à rouler ensemble tous les quatre pratiquement jusqu'à la fin, d'autres compagnons de route se joignant à nous occasionnellement...
La nuit est noire mais mon phare tout neuf (le même que celui qui n'avait pas fonctionné lors de mon brevet 600km) éclaire à merveille. Hélas, trois fois hélas, il rendra lui aussi l'âme au petit matin... Un peu fragile l'animal ? Serais-je tombé sur une "mauvaise série" ? Victime d'une malédiction du phare "Bush et Muller Lumotec IQ Cyo Senso Plus" (fabrication allemande pourtant... Tout fout le camp, ma brave dame !). Mais avec un nom comme ça, j'aurais peut-être dû me méfier, non ? Si quelqu'un connaissit "Un phare qui éclaire bien et n'est pas fragile" ? A l'heure actuelle, je ne sais pas quel sera mon éclairage pour Bordeaux Paris...
Mais pour l'instant, tout va bien. La nuit n'est pas trop fraîche. Il y a peu de circulation. Bref, une belle nuit de vélo. Dommage que le château de Pierrefonds ne fût pas éclairé : j'aurais peut-être pu faire une belle photo. Aucun autre "lieu touristique" de ce joli coin de France n'était éclairé d'ailleurs (je pense à Coucy le château, par exemple). La prochaine fois, il faudra nous indiquer où se trouve le bouton pour allumer la lumière. Promis-juré, j'éteindrai en partant...
Une mauvaise photo... prise au vol, avec un appareil qui ne veut déclencher qu'une fois sur cinq... mais elle doit illustrer parfaitement la vision que pouvait avoir un quidam aviné de notre peloton nocturne.
" Je viens de voir, HIC... des petits bonhommes jaunes qui roulaient très vite à vélo...HIC !
- Ya du mieux, mon chéri, la dernière fois c'étaient des éléphants roses !"
Après Coucy, justement, nous devons nous arrêter car pompiers et gendarmes dépannent une voiture accidentée. Mon premier réflexe fut de demander s'il n'y avait pas de cyclistes impliqués dans l'accident : Heureusement, non ! Il ne s'agit que de tôle froissée.
Enfin, vers 2h30, nous voici Saint Gobain, au 132ème km, où nous étions attendus par Michèle et Christian pour le 1er contrôle de ce BRM. Ils ont passé la nuit dans ce petit coin de Picardie pour nous attendre et valider notre passage : Bravo et merci.
A Fismes, nous postons une petite carte postale pour attester que nous sommes bien passer dans ce village marnais : nous voilà en Champagne !
Et quand, au petit matin, à l'entrée du village de Cramaille j'aperçois cette statue de Bacchus (oui, oui de Bacchus !), je suis à peu près certain que le contrôle secret se trouve dans ce petit village.
Et en effet, Thierry et Nathalie nous attendent eux aussi depuis 1 heure du matin. Thierry, dont c'était l'anniversaire quelques jours plus tôt (23 ans, un jeune homme...) m'avait promis un surprise sur ce parcours. Et c'est avec plaisir, et avec quelques autres cyclistes de notre groupe (pas tous, mais je ne vais pas cafter...), que nous partageons une bonne bouteille de Crémant ! A 7h30 du matin, c'est inhabituel mais pas désagréable.
Mais il nous faut reprendre la route, très agréable de Cramaille à Villers Cotterets, cela devient plus difficile ensuite : la fatigue arrive et la route est bien "bosselée" (Elle le fut aussi pendant la nuit, mais c'est différent car on ne "voit" pas les bosses.)
(J'espère recevoir bientôt la photo où nous trinquons! Quant à celle-là, je pourrai la légender; "Quant un président (celui de l'Audax Club Parisien-en "civil") rencontre un président (Celui de l'Union des Audax Français-en tenue), qu'estce qu'y s'raconte... ?)
Je réussis quand même à photographier la tombe de Charles Péguy, "mort pour la France" dans ce petit coin de Seine et Marne en septembre 1914. Photo que je n'avais pu prendre l'an passé sur le même parcours : nous étions passé à cette endroit sous une pluie battante, j'étais déjà accompagné de Bernard mais aussi de Thierry qui "pilotait", en tant que président de l'ACP, le tandem qui reçu le 100 000ème BRM300.
Et nous sommes rentrés, je ne dirai pas tranquillement... à Noisiel, Pascal et moi. Bernard ayant fait une pause supplémentaire.
Pas tranquillement donc car à partir de Claye Souilly, nous sommes revenus à la civilisation ! Retrouvant les automobilistes pressés, énervés... Les chauffeurs de bus ronchons et imprudents... Les pistes cyclables peu cyclables, surtout avec près de 400 km au compteur. Aussi fûmes-nous ravis d'arriver à Noisiel sans encombre pour faire valider notre BRM 300 en 17h25mn.
Et puis, comme Ulysse, nous sommes retournés chez nous doucement, mais sûrement...
Ce fut un beau voyage de 444 km (environ, ne chipotons pas !) que nous avons réalisé en 25h00.
Je crois que nous sommes fin prêts pour Bordeaux Paris !
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