Après ces 24 heures, et plus, de randonnée à vélo, je méritais bien quelques heures de repos. Ce qui fut fait dès le samedi matin à l'hôtel "la Font de Lauro" à Saumane de Vaucluse grâce à une grande sieste réparatrice. Deux jours sans pédaler donc, ou presque car je me suis quand même rendu à la concentration Pâques en Provence à vélo (2 fois 2km, mais sans les bagages...) le dimanche matin.
La foule était bien présente mais la météo n'était pas provençale, pour un peu on se serait cru à Pâques en Bretagne.
Ce fut malgré tout un bon moment que de revoir Mado et Michel sur le stand des Compagnons de la randonnée permanente ainsi que Pascal qui a parcouru avec son équipe de Château Thierry près de 700 kilomètres (!) lors de leur Flèche Vélocio. Ce fut également un plaisir de discuter avec les cyclos de l'ASPTT Paris(Edouard et Patrick) et leur assistance (Pierre et Philippe) avec qui nous avions "fléché" voici trois ans.
La pluie commençant à tomber, j'ai rapidement regagné l'hôtel avant la fin de la matinée.
Dimanche de repos et de... table. Car le restaurant "La figuière" où les Acépistes présents en Provence ont partagé leurs repas durant ces deux jours, est une très bonne table. Un week-end de calme et d'amitié cyclotouriste, donc.
Dimanche soir, pourtant, la pluie, une bonne grosse pluie qui mouille, s'invita sur la Provence. Sachant qu'il me restait encore plus de 300 kilomètres pour gagner l'Aveyron où Laurence m'attend, c'est avec un peu d'inquiétude que je me couche après avoir sorti des sacoches tous les vêtements qui peuvent me protéger de la pluie...
Heureusement, lundi matin, la pluie a cessé ! Ce n'est pas le grand beau temps mais quand même...
... je continue mon voyage à la pédale !
Les villages traversés sont fort jolis et j'arrive tranquillement en Avignon en milieu de matinée.
En ce lundi de Pâques, la circulation automobile est faible et je prends le temps d'une pause photo.
Près du pont d'Avignon...
Puis je franchis une nouvelle fois le Rhône ce qui me permet cette vue sur le Palais des papes.
Ainsi que sur le fameux pont une nouvelle fois.
Je quitte le département du Vaucluse pour celui du Gard que je vais traverser d'est en ouest.
Rapidement je remarque la meilleure qualité des routes gardoises, ce qui se confirmera tout au long de la journée.
Ayant quitté les routes citadines, me voici dans les vignes et la garrigue, le vent est quasiment nul aujourd'hui et j'avance tranquillement mon petit bonhomme de chemin.
Quelques oliviers complètent ma collection d'arbres (Ce sont des oliviers, non ?).
Et j'offre ces petites fleurs à Laurence qui aurait apprécié cette belle étape.
L'heure du repas arrivant, je décide de faire halte dans la jolie cité d'Uzès.
Le duché (c'est le nom du château) est une bien belle bâtisse et je range mon vélo dans une petite rue tranquille toute proche.
La ruelle est calme et je commence ici à dévorer le taboulé que j'avais acheté quelques jours plus tôt au Monoprix de Vesoul...
C'est alors que le bonhomme est arrivé. Il avait l'air pressé. Sa allure me fit penser à Claude Nougarro, le cheveu dru et noir, les épaules basses, il avait l'air vraiment décidé.
Arrivé à ma hauteur, il s'est arrêté :
"Vous faites le Tour de France ?"
Il avait l'accent des gens du Gard.
"J'aime bien regardé le Tour de France. C'est quand cette année le départ du Tour de France ? Vers le 30 juin par là... Ce sera en même temps que la Coupe du monde de football. C'est dommage j'aime bien aussi la coupe du monde. Mais je préfère le Tour de France.
Eh ! Armstrong, vous avez vu Armstrong ? Il va être obligé de rendre tout l'argent qu'il a gagné au Tour de France. C'est normal, il a triché, hein. Mais les autres, vous ne croyez pas qu'ils ont triché ?
Parce que c'est dur le vélo, plus dur que le football, ou le tennis. Pourtant j'aime bien aussi Roland Garros...
Mais grimper un col, c'est autre chose.
Je sais de quoi je parle, hein. J'en ai grimpé des cols. J'avais 15 ans et on était parti à vélo dans la famille d'un bon copain, à Barjac, plus de 50 kilomètres à pédaler. Et on avait grimpé deux cols. Ouh la la ! C'était dur. Sûr qu'on aurait été plus vite si on avait été dopé. Mais nous on n'a rien gagné. Ah si, on a été très bien accueilli dans la famille de mon copain. Qu'est-ce qu'on a bien mangé ! Et même on est revenu à vélo. Et on grimpé les deux cols dans l'autre sens. On n'était pas des fainéants.
Donc les cols, ça me connaît... Maintenant, j'ai 60 ans et je crois que je ne serais plus capable de grimper un col, même avec du doping...
Bon, je vous souhaite un bon Tour de France. "
Je n'ai pas réussi à placer une parole... J'ai fini mon taboulé en le regardant s'éloigner, il avait toujours l'air aussi pressé.
Je suis ensuite parti faire une petite promenade digestive dans les rue d'Uzès.
Une bien jolie petite ville, en vérité.
Mais j'ai encore du chemin à parcourir vers mon étape du soir.
Heureusement, la route est toujours aussi belle et s'il y avait du soleil, elle serait même ombragée sur de longues portions.
Je garde l'oeil vif pour surprendre un joli coq...
... ou un lieu de mémoire.
Quelques jours plus tôt, lors de ma première étape, je n'étais pas passé à Colombey les deux Eglises. J'aurai quand même ma Croix de Lorraine, hommage, ici, aux résistants du Mouvement de Libération Nationale.
Je suis maintenant dans la vallée du Gardon. En cet après-midi férié, la circulation est importante et je commence à fatiguer, je l'avoue.
Au loin, j'aperçois les montagnes de Cévennes.
Il me viendrait presque l'envie de prendre le train à vapeur des Cévennes.
Mais en gare d'Anduze, point de train, il ne me reste qu'à continuer mon voyage sur mon vélo !
La vallée est de plus en plus encaissée.
Je pressens que la pente, douce jusqu'à maintenant va devenir plus rude.
Mais, tant que je suivrai le cours du Gardon, cela devrait aller.
A cette petite gare, transformée en restaurant, je vais croiser le fameux petit train de retour de Saint Jean du Gard.
Le voili, le voilà. Mais il ne me semble pas que ce soit un train à vapeur. En tout cas, ce n'est pas la Bête humaine de Gabin...
Même les trains deviennent touristiques dans notre beau pays...
A la sortie de Saint Jean du Gard, qui est le terme du GR70 (ou chemin Stevenson) qui part du Puy en Velay, deux options s'offrent à moi pour gagner mon hôtel situé à Saint André de Valborgne : Continuer à suivre la vallée Borgne et à remonter le cours du Gardon ou bien quitter la Vallée Borgne pour grimper sur la corniche des Cévennes.
La fatigue et une petite douleur à la cuisse gauche, là où j'ai ressenti une crampe quelques jours plus tôt, ont raison de mon envie de découvrir la fameuse Corniche, ce sera pour une autre fois.
Péniblement j'avance vers le terme de cette belle étape : j'en ai un peu plein... les jambes malgré le soleil qui semble vouloir revenir.
Enfin, me voici arrivé.
Je n'ai aucune peine à trouver l'hôtel Bourgade, là, sur la droite, après l'église.
Et tout de suite, je vais beaucoup mieux. L'accueil est chaleureux. Un vrai hôtel comme je les aime ! Le patron me passe même de la pommade pour masser mes jambes douloureuses !
La chambre est superbe et après un bon repas, je passe une agréable nuit dans le calme et le silence.
Demain sera un autre jour.
superbe balade courage pour demain !
RépondreSupprimerEncore une magnifique excursion signée : JPLP!!! Je suis admiratif: avec ce que tu as dans les jambes, tu t'arrêtes encore dans la montée pour photographier le panneau d'entrée du bourg.... Chapeau bas!! Heureusement que je te connais et que je sais que tu tournes à la confiture, au bon fromage et au bon vin! Sinon, je serais obligé de rejoindre la pensée du Monsieur qui t'a parlé pendant ton taboulé!!!
RépondreSupprimerA bientôt!!!