Tout a commencé la veille au soir par une conférence au sommet. Et ce n'était pas forcément encourageant... Si je traîne depuis quelques semaines un mal de dos, Pascal souffre lui aussi d'un lumbago depuis quelques jours. Et à voir la difficulté qu'il a à se lever de sa chaise, je me demande dans quelle galère nous allons nous embarquer.
D'autant plus que la météo annoncée n'est pas extraordinaire pour une si longue randonnée.
Il est encore temps de reporter à la semaine prochaine notre petite aventure. En effet les 11 & 12 juin, les cyclos de Château Thierry organisent un joli BRM de 600 kilomètres vers les côtes de Haute Normandie.
Mais non, nous décidons de partir le samedi 4 juin de Noisiel !
Lever à 4 h 00 pour un départ entre 6 et 7 heures.
Quand nous arrivons au stade de la Remise aux Fraises de Noisiel, il n'y a pas un cycliste en vue... serions-nous les premiers ? Mais non, nous sommes les derniers ! Les départs étaient prévus entre 5h et 6 h. Etre en retard sans le savoir, cela évite le stress...
Et, tranquillement, nous prenons la route de la vallée de la Marne par un doux matin de printemps. Bien entendu, au long de cette première étape, nous ne rattrapons pas un cyclo : le gros du paquet a quitté Noisiel entre 5h et 5 h 15... Mon compère Yves, avec qui j'ai fait les BRM précédents et la Flèche Vélocio, m'a attendu jusqu'à 5h25 avant de prendre la route seul.
Nous pointons au premier contrôle à Mont Saint Père à 10h15, il n'y a que deux cyclistes derrière nous : l'un qui est parti après nous et l'autre qui a eu des ennuis mécaniques et qui a fait réparer chez un vélociste de Château Thierry.
Nous prenons malgré tout le temps de prendre la pose : Clic-clac ! Merci Yvette pour les photos !
Et que dire à son mari Jean-Pierre (ils étaient déjà au premier contrôle sur le BRM 400) qui prend sa voiture pour aller rapporter un casque oublié par un concurrent passé quelque temps avant nous ?
Le poste de pilotage est tout simple : la petite fiche détaillée qui propose le parcours que nous devons suivre. Dans la sacoche, il y a quelques victuailles, des outils et les 3 cartes IGN nécessaires pour ce périple (Je n'en sortirai une qu'à une seule occasion).
Dans la vallée de la Marne, nous sommes encore chez nous et nous roulons toujours tranquillement vers Bouzy.
Nous rattrapons quelques concurrents partis avant nous et en particulier cette drôle de machine...
Patitrotte (c'est son pseudo sur le forum Super randonneur) et sa drôle de patinette : ne nous y trompons pas, ce n'est pas un jouet cette machine. Pour être là aujourd'hui, il a déjà réalisé les BRM 200, 300 & 400. Hélas, sur ce BRM 600, il a abandonné à Troyes.
Vers 13h30, Bouzy est enfin en vue. Contrairement à certains concurrents, nous sommes restés dans la vallée et ne nous sommes pas aventurés vers les vilaines côtes de la Montagne de Reims. Mais ce parcours était malgré tout un peu vallonné et la chaleur est très... torride. Mais je dois avouer que j'adore ce temps !
Nous apprécions néanmoins le repos ombragé au café du Ballon rond et encore plus le repas et la boisson fraîche !
C'est aussi l'occasion de croiser quelques figures connues comme Nanar qui joue au photographe photographié ! Hélas, pour lui aussi, la randonnée se soldera par un échec : cette météo n'est pas appréciée de tous les organismes...
La troisième étape nous mène jusqu'à Troyes à travers la plaine de Champagne. Le soleil cogne fort, le paysage est monotone mais je lui trouve malgré tout un certain charme...
Trois cyclos nous accompagnent durant ce début d'étape. Ils sont fort sympathiques, malheureusement l'un d'entre eux doit abandonner, victime de crampes. C'est lui qui avait été retardé le matin par un incident mécanique : une journée de galère !
Nous sommes au pays des éoliennes et des grandes cultures. Ici c'est du pavot, il y a aussi du chanvre : non, non, ce n'est pas l'Afganisthan...
Avant d'arriver à Troyes, changement de météo !
Après qu'un jardinier nous eût offert du coca cola, l'orage commence à gronder (Le jardinier n'y était pour rien... mais je tenais quand même à saluer ce gentil bonhomme !).
Et plutôt que d'affronter la pluie, les éclairs, la grêle, le tonnerre... Oui, tout cela à la fois ! Nous choisissons de nous réfugier dans un abribus et nous laissons passer l'orage. L'arrêt dure environ 45 minutes. Quand nous repartons vers notre ville-étape célèbre pour ses andouillettes, il ne pleut plus et la moiteur de l'air a laissé place à une certaine fraîcheur.
A 20h00, nous arrivons au restaurant qui sert de point de contrôle où Michèle et Claudette nous accueillent. La pluie recommence à tomber mais nous sommes à l'abri : Veinards !
Nous dînons dans cet établissement d'un repas très moyen et cela devient même franchement inquiétant quand Pascal découvre que sa crème renversée est... moisie !
En plus le service est lent et quand nous repartons de Troyes, il est 21 h 30. Mais finalement, cette longue pause nous a permis de bien récupérer même si le nombre de concurrents qui ont choisi de ne pas repartir de Troyes à vélo pouvait nous inquiéter.
La nuit arrive, il pleut encore un peu et puis elle devient noire, accueillante et paisible...
A Chaource, nous sommes même escortés par une voiture de la Gendarmerie Nationale pendant quelques kilomètres : les gendarmes (et gendarmettes) de Chaource ne sont pas des OURS.
A minuit, nous pointons au contrôle secret prêt des Riceys où Pierre Théobald officie comme il y a 2 semaines au BRM 600.
C'est vraiment une belle nuit de vélo qui s'offre à nous.
A 2h50, après avoir attendu longtemps une longue descente promise par un compagnon de route, nous arrivons à la MJC de Montbard. Il y règne un grand calme. Quelques cyclos se reposent, Pascal le fera. D'autres dorment dans une salle proche, certains discutent, d'autres changent de tenue, comme moi.
Après avoir avalé quelque nourriture sortie du sac, nous repartons pour notre cinquième étape : c'est celle qui m'inquiète le plus. La fin de la nuit est souvent un moment pénible et cela peut devenir une galère si le relief, le froid ou la fatigue se mettent de la partie.
Et cela commence en effet par une belle bosse pour sortir de la vallée de l'Armançon. Je commence à ressentir une petite douleur au genou droit. Le parcours ressemble à de la tôle ondulée mais heureusement la route semble plus descendre que monter (est-ce une impression ou la réalité ?).
Au petit jour, nous arrivons dans la vallée du Sereing. Je n'ai plus mal au genou et la route est belle et PLATE pour une quarantaine de kilomètres.
Après le Champagne, nous voici dans un nouveau vignoble.
Et c'est à la sortie de Chablis, sur un petit parking au bord de la route que nous apercevons Pierrot qui dort dans sa voiture, le contrôle secret est terminé et le repos est bien mérité !
Nous rattrapons des petits groupes, ou ce sont eux qui nous rattrapent... Beaucoup ont fait une halte à Montbard : deux ou trois heures de sommeil, parfois à l'hôtel.
L'étape de Joigny approche et nous nous payons une belle partie de manivelles dans la roue de ce jeune homme qui fait exploser le groupe auquel nous nous étions intégrés. Après 450km, ce n'est pas forcément raisonnable mais avouons que cela fait du bien ! Toujours est-il que nous arrivons à Joigny à 8H20. Ici, c'est Thierry Rivet, le président de l'ACP, qui s'occupe du contrôle : de 19h le samedi à 11h28 le dimanche !
Après avoir pris un copieux petit déjeuner, nous reprenons la route !
Pascal est fatigué et en haut de la côte qui nous fait sortir de la vallée de l'Yonne après Saint Julien du Sault, nous nous arrêtons pour prendre un peu de repos. J'en profite pour avaler un Doliprane qui fait disparaître ma douleur jusqu'à Moret sur Loing.
Car enfin, ouf ! nous voici revenus chez nous !
Après une crevaison et quelques hésitations sur les routes à suivre dans le sud de la Seine et Marne, nous pointons à 13h25 à Moret.
Il nous faudra encore 4 heures pour traverser la Brie. Quatre heures difficiles, sous la chaleur, dans la douleur. Mon genou me fait mal et je pédale avec une seule jambe dès que la route s'élève. Pascal, quant à lui, a les pieds en feu et est victime d'une grosse fatigue.
Et c'est sous l'orage que nous arrivons à Noisiel à 17h35. Nous avons parcouru cette randonnée en 35 heures et 35 minutes et nous avons gagné le droit de nous inscrire au Paris Brest Paris de cet été et d'aller... nous coucher !
Nous prenons malgré tout le temps de prendre la pose : Clic-clac ! Merci Yvette pour les photos !
Et que dire à son mari Jean-Pierre (ils étaient déjà au premier contrôle sur le BRM 400) qui prend sa voiture pour aller rapporter un casque oublié par un concurrent passé quelque temps avant nous ?
Le poste de pilotage est tout simple : la petite fiche détaillée qui propose le parcours que nous devons suivre. Dans la sacoche, il y a quelques victuailles, des outils et les 3 cartes IGN nécessaires pour ce périple (Je n'en sortirai une qu'à une seule occasion).
Dans la vallée de la Marne, nous sommes encore chez nous et nous roulons toujours tranquillement vers Bouzy.
Nous rattrapons quelques concurrents partis avant nous et en particulier cette drôle de machine...
Patitrotte (c'est son pseudo sur le forum Super randonneur) et sa drôle de patinette : ne nous y trompons pas, ce n'est pas un jouet cette machine. Pour être là aujourd'hui, il a déjà réalisé les BRM 200, 300 & 400. Hélas, sur ce BRM 600, il a abandonné à Troyes.
Vers 13h30, Bouzy est enfin en vue. Contrairement à certains concurrents, nous sommes restés dans la vallée et ne nous sommes pas aventurés vers les vilaines côtes de la Montagne de Reims. Mais ce parcours était malgré tout un peu vallonné et la chaleur est très... torride. Mais je dois avouer que j'adore ce temps !
Nous apprécions néanmoins le repos ombragé au café du Ballon rond et encore plus le repas et la boisson fraîche !
C'est aussi l'occasion de croiser quelques figures connues comme Nanar qui joue au photographe photographié ! Hélas, pour lui aussi, la randonnée se soldera par un échec : cette météo n'est pas appréciée de tous les organismes...
La troisième étape nous mène jusqu'à Troyes à travers la plaine de Champagne. Le soleil cogne fort, le paysage est monotone mais je lui trouve malgré tout un certain charme...
Trois cyclos nous accompagnent durant ce début d'étape. Ils sont fort sympathiques, malheureusement l'un d'entre eux doit abandonner, victime de crampes. C'est lui qui avait été retardé le matin par un incident mécanique : une journée de galère !
Nous sommes au pays des éoliennes et des grandes cultures. Ici c'est du pavot, il y a aussi du chanvre : non, non, ce n'est pas l'Afganisthan...
Avant d'arriver à Troyes, changement de météo !
Après qu'un jardinier nous eût offert du coca cola, l'orage commence à gronder (Le jardinier n'y était pour rien... mais je tenais quand même à saluer ce gentil bonhomme !).
Et plutôt que d'affronter la pluie, les éclairs, la grêle, le tonnerre... Oui, tout cela à la fois ! Nous choisissons de nous réfugier dans un abribus et nous laissons passer l'orage. L'arrêt dure environ 45 minutes. Quand nous repartons vers notre ville-étape célèbre pour ses andouillettes, il ne pleut plus et la moiteur de l'air a laissé place à une certaine fraîcheur.
A 20h00, nous arrivons au restaurant qui sert de point de contrôle où Michèle et Claudette nous accueillent. La pluie recommence à tomber mais nous sommes à l'abri : Veinards !
Nous dînons dans cet établissement d'un repas très moyen et cela devient même franchement inquiétant quand Pascal découvre que sa crème renversée est... moisie !
En plus le service est lent et quand nous repartons de Troyes, il est 21 h 30. Mais finalement, cette longue pause nous a permis de bien récupérer même si le nombre de concurrents qui ont choisi de ne pas repartir de Troyes à vélo pouvait nous inquiéter.
La nuit arrive, il pleut encore un peu et puis elle devient noire, accueillante et paisible...
A Chaource, nous sommes même escortés par une voiture de la Gendarmerie Nationale pendant quelques kilomètres : les gendarmes (et gendarmettes) de Chaource ne sont pas des OURS.
A minuit, nous pointons au contrôle secret prêt des Riceys où Pierre Théobald officie comme il y a 2 semaines au BRM 600.
C'est vraiment une belle nuit de vélo qui s'offre à nous.
A 2h50, après avoir attendu longtemps une longue descente promise par un compagnon de route, nous arrivons à la MJC de Montbard. Il y règne un grand calme. Quelques cyclos se reposent, Pascal le fera. D'autres dorment dans une salle proche, certains discutent, d'autres changent de tenue, comme moi.
Après avoir avalé quelque nourriture sortie du sac, nous repartons pour notre cinquième étape : c'est celle qui m'inquiète le plus. La fin de la nuit est souvent un moment pénible et cela peut devenir une galère si le relief, le froid ou la fatigue se mettent de la partie.
Et cela commence en effet par une belle bosse pour sortir de la vallée de l'Armançon. Je commence à ressentir une petite douleur au genou droit. Le parcours ressemble à de la tôle ondulée mais heureusement la route semble plus descendre que monter (est-ce une impression ou la réalité ?).
Au petit jour, nous arrivons dans la vallée du Sereing. Je n'ai plus mal au genou et la route est belle et PLATE pour une quarantaine de kilomètres.
Après le Champagne, nous voici dans un nouveau vignoble.
Et c'est à la sortie de Chablis, sur un petit parking au bord de la route que nous apercevons Pierrot qui dort dans sa voiture, le contrôle secret est terminé et le repos est bien mérité !
Nous rattrapons des petits groupes, ou ce sont eux qui nous rattrapent... Beaucoup ont fait une halte à Montbard : deux ou trois heures de sommeil, parfois à l'hôtel.
L'étape de Joigny approche et nous nous payons une belle partie de manivelles dans la roue de ce jeune homme qui fait exploser le groupe auquel nous nous étions intégrés. Après 450km, ce n'est pas forcément raisonnable mais avouons que cela fait du bien ! Toujours est-il que nous arrivons à Joigny à 8H20. Ici, c'est Thierry Rivet, le président de l'ACP, qui s'occupe du contrôle : de 19h le samedi à 11h28 le dimanche !
Après avoir pris un copieux petit déjeuner, nous reprenons la route !
Pascal est fatigué et en haut de la côte qui nous fait sortir de la vallée de l'Yonne après Saint Julien du Sault, nous nous arrêtons pour prendre un peu de repos. J'en profite pour avaler un Doliprane qui fait disparaître ma douleur jusqu'à Moret sur Loing.
Car enfin, ouf ! nous voici revenus chez nous !
Après une crevaison et quelques hésitations sur les routes à suivre dans le sud de la Seine et Marne, nous pointons à 13h25 à Moret.
Il nous faudra encore 4 heures pour traverser la Brie. Quatre heures difficiles, sous la chaleur, dans la douleur. Mon genou me fait mal et je pédale avec une seule jambe dès que la route s'élève. Pascal, quant à lui, a les pieds en feu et est victime d'une grosse fatigue.
Et c'est sous l'orage que nous arrivons à Noisiel à 17h35. Nous avons parcouru cette randonnée en 35 heures et 35 minutes et nous avons gagné le droit de nous inscrire au Paris Brest Paris de cet été et d'aller... nous coucher !
Quel plaisir de te lire ! Tout est si simple...
RépondreSupprimerJ'ai apprécié à sa juste mesure l'allusion à Margnat... Mastrotto le taureau de Naye n'était-il pas aussi un Margnat ? En tous cas bravo pour ce site où la culture cycliste et la culture tout court d'ailleurs, coule de source...